Instruments à NE PAS mettre dans vos PEA & PEA-PME et autres portefeuilles

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Les instruments à NE PAS mettre dans votre portefeuille (OPCVM, FCP, Sicav, Produits Structurés, ETFs, autres structures de Fonds)

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Identifier les instruments à NE PAS mettre dans votre portefeuille (OPCVM, FCP, Sicav, Produits Structurés, ETFs, Fonds éligibles PEA…). Explication sur les raisons de toujours privilégier l'investissement dans les actions en direct lorsque cela est possible.

Des frais cachés partout dans tous les fonds d'investissement qui vous sont proposés

L’industrie financière n’a pas de limite lorsqu’il s’agit d’inventer de nouvelles structures ou de nouveaux fonds pour capter votre argent. L'intégralité des supports de la liste non exhaustive que sont les fonds, OPCVM, FCP, Sicav, ETF, produits structurés ont comme objectif premier de capter votre argent le plus longtemps possible. Ainsi, la performance de vos placements sera amputée années après années (de façon très subtile parfois) par de nombreux frais. Que ce soit pour vos PEA, PEA-PME ou Compte Titre Ordinaire (CTO), il est très important d'éviter d'investir dans tous ces produits et de toujours privilégier l'actionnariat en direct si cela est possible. L'actionnariat en direct consiste à choisir vous même les actions dans lesquelles vous souhaitez investir. Dans les articles suivants nous partageons avec vous nos portefeuilles ainsi que notre méthodologie pour sélectionner les bonnes actions. Nous estimons que 90% des supports d'investissement qui vous sont proposés ne présentent peu ou pas de valeur ajoutée par rapport à des investissements en direct. Les alternatives les plus intéressantes à l'investissement en direct sont sans aucun doute les ETF.

Des frais sous diverses formes pour tous les OPCVM, FCP, Sicav, Produits Structurés, ETFs, Fonds...

  • Droits de souscriptions
  • Frais de gestion élevés
  • Pas de cotation en temps réel pour les SICAV. Calcul quotidien du prix diffusé (appelé aussi valeur liquidative). Il correspond à la valeur du fonds divisé par le nombre de parts de la SICAV ajustée des frais de gestion. La fourchette de prix pour acheter et vendre peut être très large et donc vous coûter très cher.
  • Une souscription à cours inconnu (Vous ne connaissez la valeur liquidative que le lendemain).
  • Il n'est possible de négocier les SICAV qu'une seule fois par jour. Il n’y a pas de cotation continue ce qui est très problématique lorsque les marchés sont très volatiles.
  • Une rétrocession des dividendes qui est très souvent en dessous de ce que vous pourriez prétendre si vous aviez investi en direct 
  • Vous ne bénéficiez pas toujours des avantages d'un investissement en direct dans les actions comme dans le cas des corporate actions.
  • Des frais de gestion des corporate actions (Opération sur titres tels que dividendes, émission de droits ou d'actions gratuites...)
  • Fiscalité des dividendes étrangers pénalisante dans les fonds avec peu de possibilité de réclamer le crédit d'impôt  correspondant
  • Frais de virements...

Cette liste est loin d’être exhaustive. A cela, nous pouvons rajouter que dans la majorité des cas les investisseurs ne savent pas ce qui se trouve exactement dans ces fonds. Ils font confiance aux recommandations (biaisées) de leurs "conseillers". 

Plusieurs choses à bien comprendre lorsqu'un "conseiller" vous propose d'investir dans ces produits

  • Le conseiller qui vous propose ces fonds, Sicav ou autres, est un intermédiaire, un salarié et rarement un investisseur ou un conseiller véritablement indépendant. 
  • Quelle que soit la performance du fonds dans lequel vous investissez, vous payez des frais sans aucune condition de performance.
  • Le conseiller et le gestionnaire du fonds ne prennent aucun risque (mais prélèvent des frais). En tant qu’investisseur vous prenez tous les risques.

Alignement des intérêts lorsque vous recevez des conseils d'investissement

Vous comprenez que vos intérêts ne sont pas alignés avec ceux de votre conseiller ou du gestionnaire du fonds. C’est la raison pour laquelle vous devez gérer votre portefeuille vous même. La bonne nouvelle c’est que c’est beaucoup plus simple que ce que l’on a toujours voulu vous faire croire.

Attention, vous pourrez avoir parfois des conseillers très compétents. Mais le principal problème est que dans tous les cas ils auront les mains liées par la réglementation. S'ils ne vous conseillent pas les bons investissements ce n'est pas toujours parce qu'ils ne pensent qu'à leur commission. C'est également parce qu'ils n'ont pas le choix. Les intérêts du client et du conseiller devraient être alignés. Mais le régulateur établit une liste d'investissements que les CGP sont en mesure de vendre. Cette liste n'a rien à voir avec une quelconque mesure de risque ou de rendement mais correspond à des intérêts que le gouvernement et les banques ont à capter votre épargne dans des produits spécifiques. L'ensemble de ces contraintes se caractérise par un ensemble de règles que le fonds doit suivre. Le suivi de ces règles coûte très cher au gestionnaire et c'est le client final qui les paie.

Le cas particulier des ETF

Les ETF sont sans aucun doute bien plus intéressants en termes de frais que les traditionnelles Sicav/OPCVM. Il faut cependant faire attention et ne pas investir aveuglément dans les ETF sous pretexte que c'est une option pratique et peu chère. Le coût réel des ETF pour investisseur est beaucoup plus subtil qu'il n'y parait. La fiscalité des dividendes étrangers est notamment un des coûts principaux des ETF qui est souvent oublié.

Nous reviendrons dans un autre article sur la raison pour laquelle nous recommandons de ne pas investir dans les ETFs de façon systématique. De nombreux “investisseurs” plébiscitent les ETF, mais il y a de nombreuses subtilités que beaucoup ignorent. J'ai eu à gérer dans ma carrière un portefeuille de près de 5 Milliards de dollars d’ETFs et j’ai pu en comprendre les moindres secrets… Ceci étant dit, si vous deviez choisir entre un ETF ou une OPCVM (Fonds, Sicav) pour avoir une exposition sur un indice, le choix le moins mauvais serait définitivement l’ETF. Les ETF seront une solution intéressante dans des cas particuliers et notamment dans le CTO afin d'utiliser leur fonction capitalisante (dividendes réinvestis). 

Il existe aujourd'hui plus de 10000 ETF dans le monde. Nous verrons pourquoi seule un dizaine d'ETF font vraiment sens dans une perspective long terme. Tout le reste étant principalement du marketing.

Investir sur le long terme, privilégier toujours l'investissement en direct lorsque c'est possible!

Nous sommes ici dans la perspective de créer un portefeuille actions sur le très long terme. Vous pourrez dans l'idéal le garder jusqu'à votre retraite et même le transmettre à vos héritiers.  Votre objectif sera de percevoir des revenus annuels par le biais des dividendes. On parle ici de périodes pouvant être facilement de plusieurs dizaines d'années. Il est donc essentiel de faire la chasse à tous les frais qui pourraient venir éroder la performance de votre portefeuille.

Une question simple pour réaliser ce que cela pourrait représenter :

Savez vous combien d’argent représentent des frais de gestion de 1% annuel sur 20 ans pour un fond répliquant simplement l’indice CAC40?

 La réponse à cette question est apportée dans l'article de synthèse pour que vous réalisez l'impact important de ces frais en cumulé sur le long terme.

A cette liste d’arguments nous pouvons ajouter celui de la liquidité. Le concept de liquidité fait référence à la facilité (ou difficulté) qu’un investisseur peut avoir pour acheter ou vendre un actif. Il est important de privilégier des actifs dits “liquides”. Comme vous pouvez assez facilement l'imaginer, la liquidité d’une action du CAC 40 sera toujours plus importante qu’une OPCVM ou qu’un produit structuré sur ces mêmes actions. De plus, la fourchette de prix (appelée communément Bid/Ask spread ou fourchette achat/vente) sera beaucoup plus faible en moyenne pour une action du CAC 40 que pour tous ces autres produits.

Privilégier les ETF plutôt que les actions en direct peut avoir des conséquences inattendues

De nombreuses personnes sur les réseaux sociaux peuvent vanter l'intérêt d'investir dans des ETF. Les ETF sont effectivement des instruments intéressants. Nous avons écrit plusieurs articles sur le sujet que vous pouvez consulter si vous souhaitez en savoir plus. Cependant choisir des ETF pour vos portefeuilles peut avoir des conséquences inattendues pour optimiser votre patrimoine. Certes les ETF présentent des frais réduits par rapport aux Sicav traditionnelles. Mais comme nous le verrons dans un article dédié pour optimiser votre investissement, il est important de savoir que de nombreuses banques ne considèrent pas des portefeuilles actions (PEA, PEA PME ou Compte Titres Ordinaires) investis dans des ETF comme étant éligibles au nantissement. D'où l'importance de toujours privilégier l'investissement dans les actions en direct lorsque c'est possible.

Nous présenterons également certains portefeuilles notamment CTO composés en partie d'ETF. Vous verrez que le choix de chaque ETF sera fait de façon très réfléchie avec une approche mathématique. Pour le PEA par exemple il sera parfois pertinant de modifier son portefeuille avec des ETF en fin de vie pour des raisons d'optimisations successorales assez subtiles.

Conclusion

Pour résumer, pour être le plus efficient et performant:

Vos PEA et PEA-PME ne doivent idéalement comporter que des ACTIONS de sociétés FRANÇAISES.

Les actions de sociétés étrangères devront être achetées dans votre CTO (Compte Titre Ordinaire) dans un objectif d'optimisation. Achetez ces actions directement via votre banque en ligne et éviter tout ce qui est fonds (fonds éligibles PEA & PEA-PME), Sicav ou OPCVM. Nous allons voir dans le prochain article les méthodologies que nous utilisons pour construire notre portefeuille PEA. Vous verrez, les concepts sont très simples et accessibles à tous.

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Pierre D 2024-01-05 13:58

Bonjour et excellente annee 2024. Vous dite que : "PEA et PEA-PME ne doivent idéalement comporter que des ACTIONS de sociétés FRANÇAISES." or il me semble que les actions de sociétés ayant leur siège dans un État membre de l'Union européenne ou dans un autre État partie à l'Espace économique européen (EEE) ayant conclu avec la France une convention fiscale sont aussi eligibles ou est-ce que je me trompe?

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Franck 2024-01-08 22:49

Bonjour Merci pour votre message et excellente année à vous également ! Vous avez tout à fait raison ! Il est possible d'investir les actions de sociétés ayant leur siège dans un État membre de l'Union européenne ou dans un autre État partie à l'Espace économique européen (EEE). Par contre il faut savoir que vous ne percevrez pas 100% des dividendes pour les sociétés étrangères ce qui occasionne un frottement fiscal non négligeable sur le long terme. De plus contrairement au CTO, il n'est pas possible de récupérer cette retenue à la source (withholding tax) lorsque ces dividendes étrangers sont détachés dans un PEA. Il faut donc être vigilant à ces points de détails. En espérant que cela réponde à votre question