Le meilleur ETF S&P 500: Une analyse complète pour choisir. ETF SP500, un support indispensable dans une stratégie d'investissement PEA ou CTO
Quel est le meilleur ETF SP500 ? Tout d'abord, il est important de rappeler que l’indice boursier américain S&P 500 est la référence mondiale des marchés actions. Il rassemble les 500 plus grandes entreprises américaines (l’indice est constitué de 505 valeurs pour être exact).
Cet indice totalise une capitalisation boursière d’environ 40 000 milliards de dollars. Soit près de la moitié de la capitalisation boursière mondiale. En comparaison, la capitalisation boursière de l’indice CAC 40 est d’environ 2000 milliards de dollars (en 2021).
L’exposition au marché américain semble donc indispensable pour tout portefeuille financier avec une composante actions.
Ainsi, quel que soit votre patrimoine financier, et dans un souci de diversification, il semble assez opportun d’allouer une partie de votre épargne aux actions américaines. Se pose donc la question de la façon la plus pertinente pour un investisseur de s’exposer au marché US.
Si la construction d’un portefeuille d’actions en direct me semble particulièrement bien adapté à certains marchés (marchés européens notamment), les ETF sont une alternative très appropriée pour le marché américain et le S&P500 notamment.
Cet article sera donc une application pratique des deux articles techniques écrits précédemment. Le but est donc ici de déterminer quel est le meilleur ETF SP500 pour un investisseur européen en général et pour un français en particulier. Le cas particulier de l'investisseur français venant de la disposition spécifique liée au PEA et à l’éligibilité conditionnelle de certains ETF.
Attention aux frais des ETF
Comme nous l’avions abordé dans les précédents articles techniques, comparer les ETF en se basant sur les frais de gestion communiqués par les sociétés émettrices des différents ETF est une erreur importante! Ces frais ne vous informent en rien sur les frais réels des ETF. Pour connaître le coût réel d’un ETF, il vous faut calculer vous-même ces frais sur la base de la déviation de la NAV (valeur nette de reconstruction de l’ETF) avec l’indice sous-jacent répliqué.
Nous allons réaliser ces calculs pour les différents ETF afin d’identifier mathématiquement les meilleurs ETF SP500.
Le SP500 est un des rares indices pertinent pour les ETF
Comme nous l'avons démontré dans les deux précédents articles sur les ETF, le principal coût caché des ETF vient de la fiscalité des dividendes. L’indice S&P500 bénéficie comme quelques autres indices américains d’un statut spécifique. Il ne rentre pas dans le cadre de la réglementation du 871m de l’Hire Act (i.e. “out of scope”).
Impact du 871m sur les ETF SP500
L’exemption du S&P500 du cadre du 871m est un critère très important pour l’investisseur étranger (au sens non résident fiscal américain). Cela signifie qu’un investisseur étranger qui investi dans un produit répliquant l’indice SP500 pourra prétendre recevoir 100% des dividendes et ne subir aucune retenue à la source.
Lorsqu’un ETF réplique un indice qui est dans le cadre d’application du 871m, l’impact fiscal peut facilement représenter un surcoût annuel entre 0.5% et 1%.
À noter que la plupart des indices MSCI comportant des actions américaines sont dans le champ d'application du 871m. Les ETF correspondant subiront de facto une fiscalité pénalisante (comme ceux répliquant le MSCI World par exemple). D'où l'intérêt de choisir le S&P500 pour l'exposition aux actions américaines pour votre portfolio.
Si vous souhaitez vous constituer un portefeuille d’ETF, il sera judicieux de ne sélectionner que des indices au travers desquels vous pouvez prétendre recevoir 100% des dividendes. Pour le marché américain cela revient à choisir les indices éligibles qui ne rentrent pas dans le cadre d’application de la règle du 871m.
Il y a de nombreux points techniques et juridiques relatifs au 871m mais nous ne rentrerons pas dans les détails pour cet article.
Une offre importante d’ETF SP500
L’indice américain S&P500 étant le premier indice boursier au monde, il est donc logique que la plupart des gestionnaires d’actifs d’ETF le proposent comme produit d’appel. En Europe, on décompte une dizaine d’acteurs principaux proposant un ou plusieurs ETF sur l’indice S&P 500. Parmi eux nous pouvons mentionner les suivants:
Parmi l’offre relativement abondante d’ETF SP500, l’investisseur particulier non initié peut se sentir perdu. Nous allons donc détailler la méthodologie permettant d’identifier le meilleur ETF SP500 parmi ceux qui sont disponibles pour un investisseur européen.
Réplication de l’indice SP500? Oui mais lequel?
Cette question peut surprendre, mais il existe en réalité plusieurs indices SP500. Certes la composition de l’indice cible reste la même pour tous les indices mais les modes de calculs sont différents. On peut déjà mentionner les 3 indices suivants pour le S&P500:
- Indice S&P 500 Price return - Identifiant SPX,
- Indice S&P 500 Total return - Identifiant SPTR,
- et enfin , l'indice S&P 500 Net Total return - Identifiant SPTR500N
On pourrait ajouter à cette liste d’autres indices notamment les indices S&P500 calculés dans différentes devises ou avec différentes couvertures (hedge) en devises (indices quantos, compo…). Il existe d’autres indices proches tels que les indices S&P 500 équi-pondérés ou low vol, low vol target beta... Cependant, ces autres indices entrent dans le cadre d’application du 871m et sont donc à éviter. Les ETF répliquant ces indices sont également moins liquides.
Dans l’inconscient collectif, lorsque l’on parle de l’indice S&P500, nous pensons tous au premier: l’indice S&P 500 Price Return. Or, il faut savoir que l’indice de référence utilisé par tous les ETF S&P 500 en Europe est l’indice S&P 500 Net Total Return. Si vous n’êtes pas convaincu, je vous invite à consulter attentivement les différentes brochures des ETF.
C’est ce petit détail qui explique la surperformance des ETF sur leur benchmark (référence) dans les graphiques et dans les calculs de performances. Sur le plan marketing c’est clairement un argument… un peu biaisé.
L’indice S&P 500 Total return votre référence
Comme nous l’avons expliqué précédemment, en conséquence de l’exemption du cadre de la règle du 871m, un investisseur européen peut prétendre à percevoir 100% des dividendes bruts sur un instrument répliquant l’indice S&P500. De fait, il sera plus pertinent d’utiliser l’indice S&P 500 Total Return comme référence pour les calculs et comparatifs.
Calcul de la différence SPTR Vs SPTR500N
Le SPTR500N est l’indice dans lequel sont réinvestis les dividendes nets des sociétés du S&P 500. La différence entre les dividendes nets et brut est de 30% du montant de dividendes.
Nous avons donc calculé les performances historiques pour chacun de ces deux indices pour identifier la différence. Les calculs ont été réalisés sur 1 an, 3 ans, 5 ans et 10 ans. Nous obtenons les résultats ci-dessous.
Performance historique comparative SPTR vs SPTR500N
Les résultats sont tout à fait conformes à ce que nous attendions. En effet, le S&P 500 offre actuellement un rendement en dividende de 2% environ. 30% de fiscalité sur les dividendes correspond bien à un impact de 0.60%.
La différence de performance observée entre 10 ans et 1 an est légèrement décroissante. Cela s’explique par la baisse de rendement de l’indice S&P 500.
Comparaison des différents ETF SP500 - Méthodologie
La méthodologie appliquée va se faire en plusieurs étapes. Tout d'abord nous allons calculer la divergence historique de la NAV des différents ETF par rapport à l’indice de référence. Ce calcul est réalisé sur différentes maturités : 1 an, 3 ans, 5 ans et 10 ans. Ensuite nous allons comparer les ETF selon l’AUM (actifs sous gestion) et la liquidité des différents compartiments. Cela permettra d’identifier les meilleurs ETF ainsi que la meilleure place de cotation. Nous ajouterons également d’autres critères.
Vous pouvez accéder gratuitement à l'ensemble des données utilisées pour notre comparatif des meilleurs ETF S&P 500.
Calcul de la divergence historique NAV vs benchmark pour les différents ETF SP 500
J’ai sélectionné une trentaine d’ETF listés en Europe répliquant le S&P 500. Pour chacun de ces ETF, j’ai consulté les documentations et brochures fournies par les gestionnaires d’actifs. J’ai utilisé les données de performance trouvées dans chacun de ces documents pour compléter les performances historiques des ETF concernés (de la NAV plus précisément) ainsi que l’indice de référence correspondant (SPTR500N). Pour chaque maturité (1, 3, 5 et 10 ans), je calcule le taux annualisé correspondant. Il est ensuite très facile de calculer la différence entre les deux taux annualisés (celui de la NAV de l’ETF et du benchmark).
Ce calcul de différence (ie. tracking difference) permet de mettre en lumière la divergence de chaque ETF par rapport à son indice de référence.
Enfin il ne reste plus qu’à corriger les données obtenues de la différence entre les références SPTR et SPTR500N calculées précédemment.
On obtient ainsi le coût réel de chaque ETF par rapport à la référence SPTR (SP 500 Total Return). Il s’agit de la donnée pertinente pour analyser les frais d’un ETF.
Voici ci-dessous les résultats obtenus.
Comparatif ETF SP500 selon leur performances relatives par rapport au SPTR (best S&P500 ETF ranking)
Lecture des résultats:
L’interprétation des résultats se fait de la façon suivante. Par exemple, la valeur “-0.06%” de la première ligne pour la maturité 3 ans signifie que le coût total annuel moyen de l’ETF pour un investisseur est de 0.06%. Ce coût est calculé par rapport à la performance du SPTR.
Vous comprendrez ici que tous les médias ou personnes qui comparent ou recommandent des ETF sur la base des frais de gestion font une erreur fondamentale dans la compréhension du fonctionnement des ETF et surtout du coût réel pour les investisseurs!
Attention ce coût ne prend pas en compte les frais d’exécution.
Analyse des résultats obtenus et classement des meilleurs ETF S&P500:
Plusieurs informations intéressantes peuvent être extraites de ce tableau.
- Tout d’abord, on peut constater que les résultats sont relativement hétérogènes entre les différents ETF et ne sont pas constants dans le temps.
- Le coût réel est différent des frais de gestion des ETF.
- Les ETF synthétiques surperforment les ETF à réplication physique.
- Pour certains ETF le coût réel est inférieur aux frais de gestion.
Ces résultats confirment une analyse faite par Lyxor pour la promotion de son ETF S&P 500. Je vous recommande la lecture de leur plaquette qui est assez bien faite. Voici le graphique qu’ils mettent en avant dans leur document.
Extrait comparatif ETF SP500 plaquette Lyxor
Pourquoi les ETF à réplication synthétique surperforment les ETF à réplication physique pour le SP500?
Les résultats montrent clairement que les ETF synthétiques performant mieux que les ETF physiques. Je vais essayer de vous expliquer simplement pourquoi. Des éléments de réponse ont déjà été mentionnés dans les 2 premiers articles consacrés aux ETF.
L’avantage des TRS (Total Return Swaps)
Attention ce paragraphe est un peu plus technique.
Les réplications synthétiques sont réalisées au travers de produits dérivés notamment des swaps (TRS). Sans rentrer dans le détail du pricing d’un TRS, il faut cependant comprendre les principaux facteurs qui composent le prix et les flux d’un swap.
- La performance de l’indice (ordre 1)
- Les dividendes payés par les composants de l’indice (ordre 1)
- La fiscalité des dividendes (ordre 2)
- Le repo implicite des composants de l’indice (ordre 2)
- Les spreads de liquidité, les tensions de financement en fin de trimestre et en fin d’année (ordre 3)
- On peut rajouter dans le cas de l’outperforming swap pour les ETF synthétiques, les spreads de financement et les référence de taux entre le TRS indice et le swap de collatéral (cf article précédent). Par exemple, référence de taux 3 mois Libor USD sur le swap indice versus overnight capitalisé sur le basket collatéral (ordre 3).
- Et enfin les décalages dûs aux ajustements du basket de collatéral qui peuvent occasionner un calendrier de paiement des coupons du swap non synchronisé sur le TRS indiciel (ordre 3).
Honnêtement, il est très difficile de pouvoir quantifier chaque facteur. Je pense personnellement que la raison de la surperformance des réplications synthétiques provient du repo du SP 500 pricé implicitement dans le swap et d’un timing judicieux des traders dans les dates auxquelles sont “rollés” les TRS indiciels pour éviter les effets de “squeeze” de liquidité sur les fins d’années principalement.
A noter que l’indice SP 500 n’étant pas dans le cadre d’application de la règle du 871m, tous les produits dérivés sur cet indice ont un niveau de fiscalité synthétique de 100%. C'est-à-dire aucun impact de la fiscalité des dividendes dans le prix du TRS indiciel.
Lorsque j’ai analysé les données pour les ETF à réplication physique, j’ai pu constater qu’aucune rétrocession du repo des titres n’était transférée dans la performance de l’ETF (et donc à l’investisseur). Ci-dessous, par exemple, un extrait du prospectus de l’ETF IShares SP 500.
Informations ETF SP 500 Physique IShares
ETF synthétiques versus physique - Quels sont les risques?
J’ai régulièrement pu entendre et lire que les ETF à réplication synthétiques étaient plus risqués que les ETF à réplication physique. La réponse est loin d’être aussi évidente et la démonstration n’est pas simple. Sauf si vous êtes ou avez été trader professionnel sur ces instruments dans des banques d’investissement, il y a très peu de chance que vous compreniez toute la mécanique complexe sous-jacente.
Pour faire une réponse complète il faudrait déjà avoir accès aux contrats du TRS indiciel et du swap de collatéral qui sont tous les deux des produits OTC.
Sans donc rentrer dans tous les détails et c’est là juste mon avis, je pense que dans la majorité des cas pour les réplications d’indices actions simple (ie. sans levier) la réplication synthétique n’est pas plus risquée que la réplication physique. Elle est même moins risquée du fait d’une asymétrie des calendriers de paiement de la structure outperforming swap en faveur de la société émettrice de l’ETF (et donc de l’investisseur par répercussion).
Plusieurs compartiments pour chaque ETF SP500
Sur le fichier que vous pouvez télécharger, vous pouvez voir que pour chaque sponsor (IShares, Lyxor, Amundi…), il n’existe pas un mais plusieurs ETF SP 500. Chaque ETF dispose d’un code ISIN et code d’identification propre.
Il faut savoir que pour chaque indice, la société de gestion peut créer plusieurs compartiments à partir d’un fond “parent”. Les ETF sont émis en étant adossés à ces différents compartiments et ont un code ISIN propre mais dépendent du même fonds indiciel.
L’idée est de pouvoir proposer des caractéristiques différentes pour s’adapter à la demande spécifique de certains pays ou clients. Par exemple un prix de cotation dans une devise ou un marché différent, une couverture de la performance en devise ou encore la possibilité de payer des dividendes ou de les capitaliser.
Ci-dessous un exemple des différents compartiments (ETF) possibles pour le fond SP 500 Lyxor.
Compartiments ETF SP500 Lyxor
Critères de sélection pour identifier les meilleurs ETF SP500
La devise de cotation de l’ETF
Le choix de l’ETF le plus pertinent sera différent selon votre devise de référence. Selon que vous soyez en Angleterre, dans la zone euro ou en Suisse cela doit être pris en compte. En effet, si vos liquidités sont en euro, il sera préférable d’acheter un ETF listé dans la même devise. Sinon il vous sera facturé des frais de change à chaque opération ce qui n’est pas optimal.
La liquidité de l’ETF, un paramètre clé
Si vous lisez régulièrement nos articles, vous devez savoir à quel point le critère de la liquidité est important pour nous. Pouvoir vendre et acheter facilement un actif est essentiel surtout pour investir dans les marchés financiers. Éviter donc les compartiments ETF sur lesquels les volumes sont très faibles.
Le corollaire d’une liquidité importante est un coût d'exécution faible (coût de slippage). Pour aller plus loin dans l’analyse, il faudrait faire une analyse statistique pour connaître les fourchettes de prix moyennes (écart entre l’offre et la demande) pour les différents ETF.
Les données relatives à la liquidité de chaque ETF SP500 sont indiquées dans le fichier à télécharger.
A la vue des calculs, il apparaît que la liquidité de la plupart des ETF est relativement faible en comparaison de ce que nous pourrions observer sur les principales actions du CAC 40 par exemple. Je pense que la liquidité des ETF va augmenter au fur et à mesure de l’adoption dans les prochaines années.
Cette faible liquidité est compensée par la présence de market maker très compétitifs qui offrent une fourchette de prix généralement très correct. Cela vient essentiellement du fait de la liquidité énorme du marché sous-jacent (le S&P 500) et des nombreux produits dérivés (notamment contrats futures sur l’indice). Cela permet grâce à l’activité des hedge funds très haute fréquence d’assurer une concordance des prix très efficiente sur l’ensemble des produits de réplication de S&P500. Ces différents facteurs ont ainsi tendance à minimiser légèrement l’importance de la liquidité pour ce cas très particulier du SP 500.
Pour réduire les coûts d’exécution et disposer de la meilleure liquidité, privilégiez les plages horaires pendant lesquelles les marchés américains sont ouverts. En fin de semaine (vendredi notamment), la liquidité peut être plus importante en raison de l’expiration de nombreux produits dérivés (option et contrats futures). Vous pouvez aussi tout simplement placer vos ordres dans l’enchère de clôture en fin de journée.
Actifs sous gestion de l’ETF
Communément appelé l’AUM (pour Asset Under Management), cette information est très liée à la liquidité de l’investissement généralement. Il s’agit du total des encours du fonds. Plus les montants gérés sont importants plus vous pourrez espérer une liquidité importante et donc des coûts de transaction plus faibles (faible slippage). L’AUM communiqué correspond à la somme agrégée de tous les compartiments du fonds. Pour cette raison il ne s’agit pas de choisir uniquement un fonds avec un AUM important mais surtout le compartiment le plus liquide et l’ETF correspondant.
ETF SP500 avec distribution des dividendes ou capitalisation?
Ma réponse à cette question est sans équivoque : la capitalisation! Il y a depuis quelques années beaucoup de discussions relatives aux dividendes. Beaucoup s’orientent vers des stratégies dans lesquelles l’objectif est de maximiser les dividendes. Cette stratégie est à appliquer avec beaucoup de précautions car elle peut s’avérer sous optimale en matière de fiscalité.
L’ETF SP 500 doit idéalement être placé dans un Compte titres Ordinaire (CTO)
L’investisseur français dispose de plusieurs options pour investir dans un ETF SP500:
- PEA - Plan Epargne Actions
- CTO - Compte Titres Ordinaire
- Assurance vie (toutes ne proposent pas la possibilité d'investir en ETF)
- PER Compte Titres - Plan Epargne Retraite (Tous ne le propose pas les ETF)
A mon sens, le choix le plus pertinent est le CTO. L’alternative serait éventuellement le PEA. Cependant dans une stratégie de long terme le CTO offre une plus grande optimisation.
La grande différence entre un PEA et un CTO hormis la différence de fiscalité de 12,8% est la fonction de capitalisation que confère le PEA. En effet, dans un PEA, les paiements de dividendes ou les achats / vente de titres ne déclenchent aucune fiscalité. Seuls les retraits du PEA entraîneront un événement fiscal. Si vous souhaitez en savoir plus sur la fiscalité du PEA, vous pouvez lire notre article sur le sujet.
Le fait de choisir un support capitalisant c’est-à-dire un ETF SP500 dans lequel les dividendes sont réinvestis permet de pallier le défaut principal du CTO.
Exemple numérique d'un ETF SP500 investi dans un CTO
Supposons un investissement d’un montant de 100,000 EUR dans un ETF SP500. Le rendement en dividendes est de 2% annuel. La stratégie est de ne vivre uniquement des dividendes et de laisser le capital s’apprécier sur le long terme.
Supposons pour l’exemple que l’indice SP 500 est stable sur toute la première année.
Hypothèse d’un ETF SP 500 distribuant:
Dans ce cas l’investisseur percevra un dividende de 2,000 EUR (2% x 100,000 EUR). Il subira donc une imposition de 30% (On suppose l’application du prélèvement forfaitaire unique). Soit une imposition de 600 EUR.
Hypothèse d’un ETF SP 500 capitalisant:
Les dividendes étant réinvestis, l'investisseur ne perçoit aucun coupon. Cependant l’ETF va s’apprécier du montant correspondant et le portefeuille sera valorisé en fin d’année 102,000 EUR. Il sera donc tout à fait possible de vendre quelques ETF pour un montant de 2,000 EUR. L’assiette d’imposition dépend ainsi de la partie capital et plus value du montant de la vente.
Il en résulte une imposition finale de 2,000 EUR x 2% x 30% = 12 EUR
Autant dire une imposition marginale presque négligeable (12 / 2,000 = 0,6% de taux d’imposition réel).
Stratégie long terme et convergence du taux d'imposition
Cet exemple numérique vous montre pourquoi le choix d’un ETF capitalisant est pertinent dans un CTO. Vous comprendrez également que le différentiel du taux d’imposition entre le PEA et le CTO n’a qu’un impact marginal sur l’imposition finale. L’assiette d’imposition est le paramètre clé ici. Le taux d’imposition réel va évoluer dans le temps année après année.
Dans l’hypothèse où l’indice SP 500 s’apprécie sur le très long terme, la fiscalité des retraits correspondant aux dividendes que vous réaliserez va lentement converger vers le taux de prélèvement forfaitaire unique de 30% (PFU).
Ci-dessous une simulation numérique avec l’hypothèse d’un SP 500 s’appréciant de 6% par an en moyenne avec un taux de rendement en dividendes de 2% fixe. Un montant correspondant aux seuls dividendes est vendu tous les ans. Vous voyez que le taux d’imposition réel avec cette stratégie d’investissement est relativement faible. Le différentiel entre la fiscalité PEA et CTO n’est pas significatif.
ETF SP500 CTO versus PEA Simulation fiscalité
Comparatif fiscalité ETF SP500 CTO versus PEA
Stratégie long terme et consensus d'optimisation
L’avis que je présente ici est purement personnel. D’après les précédents résultats, certes l’imposition est plus faible dans le PEA. Investir dans un ETF SP500 dans votre PEA n’est clairement pas un mauvais choix. Cependant je préfère réserver mon PEA aux actions françaises investies en direct comme nous l’avons expliqué dans un autre article.
Le choix du CTO pour investir dans un ETF SP500 me semble optimum car la fonction capitalisante de l’ETF permet comme nous l’avons vu d’être une solution au principal défaut du CTO. Etant donné que nous cherchons à mettre en place une stratégie très long terme c’est-à-dire ne jamais devoir vendre notre position ETF et n’utiliser que les dividendes il est important de prendre en compte les problématiques successorales (il n'est pas possible de démembrer ou de faire une donation d'un PEA par exemple).
Contrairement à de nombreuses idées reçues le CTO peut être un outil puissant de transmission de patrimoine et valide ce choix pour investir dans un ETF SP500.
Remarque:
Certains évènements peuvent être très difficile à appréhender sur le long terme pour les ETF. Il s'agit des risques de fusion, absorption ou dissolution d'un ETF. Cela peut avoir pour conséquence la vente forcée de votre position avec le déclenchement d'un évènement fiscal pour les plus values latentes dans un CTO.
L'acquisition de Lyxor par Amundi peut entraîner de tels évènements. Une analyse au cas par cas est donc parfois nécessaire selon la stratégie d'investissement que vous souhaitez mettre en place.
Eligibilité PEA de l’ETF SP 500
Comme cela a été expliqué dans le paragraphe précédent, l’éligibilité de l’ETF SP 500 dans le PEA n’est pas un critère décisif dans notre processus de sélection. C’est un argument avant tout commercial (comme pour l'ETF d'Amundi PE500 - code ISIN FR0013412285).
Aléa Moral et ETF synthétique
Si vous avez lu l'article dans lequel je décris les problématiques morales liées notamment aux ETF à réplication physique, vous comprendrez facilement pourquoi je préfère les réplications synthétiques. C’est plutôt une bonne nouvelle car ces ETF sont ceux qui offrent les meilleures performances. Ainsi vous ne donnez pas vos droits de vote aveuglément.
Faut-il choisir un ETF SP 500 avec une couverture en devise?
Chacun doit investir selon ses objectifs et selon ses risques. Investir sur l’indice SP 500 vous expose de facto à la devise américaine. A vous de juger votre degré de confort avec ce facteur de risque. Personnellement, je recommande toujours la simplicité lorsque c’est possible. C’est-à-dire aucune couverture en devise.
Un ETF avec couverture de devise aura de facto un coût de réplication supérieur à un ETF sans hedge. De plus, il y a fort à parier que la liquidité du compartiment de l’ETF avec hedge en devise sera beaucoup plus faible que celle de l’ETF sans hedge.
Votre choix d'ETF SP500 doit prendre en compte l'arbitrage pour mesurer ce subtil équilibre entre couverture d’un risque versus coût additionnel associé à une liquidité plus faible.
Le meilleur ETF SP 500 pour un CTO: BNP Paribas Easy S&P 500 UCITS ETF EUR C - ESE
Accéder à l'intégralité des données de l'article et au classement des meilleurs ETF S&P 500.
Après application des différents critères de sélection précédemment énnoncés:
- Réplication synthétique
- Devise de cotation dans la devise de l’investisseur
- Dividendes réinvestis
- Liquidité suffisante
- AUM importante
- Faible déviation de la NAV par rapport au benchmark
- Réplication sans hedge de devise
- Eligibilité PEA
Le meilleur ETF pour un investisseur européen (pays de la zone euro) est l’ETF BNP Paribas Easy S&P 500 UCITS ETF EUR C dont le code est ESE (ISIN FR0011550185 ) et listé sur Euronext Paris. Si l’investisseur préfère investir en USD le code de l’ETF sera ESD (ISIN FR0011550680).
Je tiens à rappeler que cette analyse est entièrement indépendante et repose sur des données quantitatives. Je n’ai jamais travaillé pour BNP mais j’ai souvent travaillé avec eux en tant que contrepartie lorsque j’étais trader en banque d’investissement.
Notre sélection des meilleurs ETF SP 500 est complété par
- Xtrackers S&P 500 Swap UCITS ETF 1C (code D5BM - ISIN LU0490618542)
- Amundi S&P 500 UCITS ETF- EUR C (code 500 - ISIN LU1681048804)
Nous n'avons pas sélctionné les ETF de Lyxor (LU0496786574) qui sont majoritairement distribuant et présentent une "tracking difference" plus importante.
Retrouvez l'ensemble des données ayant servit à la réalisation de cette analyse en cliquant ici.
Meilleurs ETF S&P500 pour le PEA (investisseur français)
Voici notre sélection dans le cas particulier d'un investisseur français souhaitant investir dans un ETF S&P 500 au travers de son PEA. À noter que l'on retrouve le même ETF SP500 de BNP en première place.
- ETF BNP Paribas Easy S&P 500 UCITS ETF EUR C (code ESE - ISIN FR0011550185)
- Amundi ETF PEA S&P 500 UCITS ETF - EUR (code 500 - ISIN FR0013412285)
- Lyxor PEA S&P 500 UCITS ETF - Capi. (code PSP5 - ISIN FR0011871128)
Cerise sur le gâteau - Prêt in fine nantissement avec BNP
L’optimisation de son patrimoine avec l’ingénierie financière est un outil puissant. Le nantissement de ces portefeuilles avec l’objectif de réaliser un prêt in-fine par exemple en fait partie. Certaines banques refusent cependant de nantir des portefeuilles composés d’ETF pour des raisons de liquidité et de risque de contrepartie additionnels.
Si vous choisissez l’ETF SP 500 de BNP et que vous souhaitez réaliser une opération de nantissement de ce portefeuille avec BNP vous aurez, je pense, de plus grandes chances de voir votre dossier accepté.
Une analyse complète a également été réalisée pour déterminer quel est le meilleur ETF Nasdaq 100.