Quel est le meilleur ETF S&P500 ? Tout d'abord, il est important de rappeler que l’indice boursier américain S&P 500 est la référence mondiale des marchés actions. Il rassemble les 500 plus grandes entreprises américaines (l’indice est constitué de 503 valeurs pour être exact).
Cet indice totalise une capitalisation boursière d’environ 50 000 milliards de dollars, soit près de 40 % de la capitalisation boursière mondiale. En comparaison, la capitalisation boursière de l’indice CAC 40 est d’environ 2500 milliards de dollars (soit 5% du S&P500).
L’exposition au marché américain semble donc indispensable pour tout portefeuille financier avec une composante actions.
Ainsi, quel que soit votre patrimoine financier, et dans un souci de diversification, il peut sembler assez opportun d’allouer une partie de votre épargne aux actions américaines. Se pose donc la question de la façon la plus pertinente pour un investisseur de s’exposer au marché US.
Si la construction d’un portefeuille d’actions en direct semble particulièrement bien adapté à certains marchés (marchés européens notamment), les ETF sont une alternative très appropriée pour le marché américain et le S&P500 notamment.
Cet article sera donc une application pratique des deux articles techniques écrits précédemment. Nous ajoutons également des considérations plus techniques. Le but est donc ici de déterminer quel est le meilleur ETF S&P500 pour un investisseur européen en général et pour un français en particulier. Le cas particulier de l'investisseur français venant de la disposition spécifique liée au PEA, et à l’éligibilité conditionnelle de certains ETF.
TLDR: la conclusion rapide, est de choisir Xtrackers - S&P 500 Swap UCITS ETF (LU0490618542).
Attention aux frais des ETF
Comme nous l’avions abordé dans les précédents articles techniques, comparer les ETF en se basant sur les frais de gestion communiqués par les sociétés émettrices des différents ETF est une erreur importante ! Ces frais ne vous informent en rien sur les frais réels des ETF. Pour connaître le coût réel d’un ETF, il vous faut calculer vous-même ces frais sur la base de la déviation de la NAV (valeur nette de reconstruction de l’ETF) avec l’indice sous-jacent répliqué.
Nous allons réaliser ces calculs pour les différents ETF afin d’identifier mathématiquement les meilleurs ETF S&P500.
Le S&P500 est l’un des rares indices pertinents pour les ETF
Comme nous l'avons démontré dans les deux précédents articles sur les ETF, le principal coût caché des ETF vient de la fiscalité des dividendes. L’indice S&P500 bénéficie comme quelques autres indices américains d’un statut spécifique. Il ne rentre pas dans le cadre de la réglementation du 871m de l’Hire Act (i.e. “out of scope”).
L’exemption du S&P500 du cadre du 871m est un critère très important pour l’investisseur étranger (au sens non résident fiscal américain). Cela signifie qu’un investisseur étranger qui investit dans un produit répliquant l’indice S&P 500 pourra prétendre percevoir 100 % des dividendes et ne subir aucune retenue à la source.
Lorsqu’un ETF réplique un indice qui est dans le cadre d’application du 871m, l’impact fiscal peut facilement représenter un surcoût annuel entre 0.5% et 1%.
À noter que la plupart des indices MSCI comportant des actions américaines sont dans le champ d'application du 871m. Les ETF correspondant subiront de facto une fiscalité pénalisante (comme ceux répliquant le MSCI World par exemple). D'où l'intérêt de choisir le S&P500 pour l'exposition aux actions américaines pour votre portfolio.
Si vous souhaitez vous constituer un portefeuille d’ETF, il sera judicieux de ne sélectionner que des indices au travers desquels vous pouvez prétendre percevoir 100% des dividendes. Pour le marché américain cela revient à choisir les indices éligibles qui ne rentrent pas dans le cadre d’application de la règle du 871m.
Il y a de nombreux points techniques et juridiques relatifs au 871m mais nous ne rentrerons pas dans les détails pour cet article.
Nous allons réaliser ces calculs pour les différents ETF afin d’identifier mathématiquement les meilleurs ETF S&P500.
Critères de sélection pour identifier les meilleurs ETF S&P500
La devise de cotation de l’ETF
Le choix de l’ETF le plus pertinent sera différent selon votre devise de référence. Selon que vous soyez en Angleterre, dans la zone euro ou en Suisse, cela doit être pris en compte. En effet, si vos liquidités sont en euro, il sera préférable d’acheter un ETF listé dans la même devise. Sinon, il vous sera facturé des frais de change à chaque opération, ce qui n’est pas optimal.
La liquidité de l’ETF, un paramètre clé
Si vous lisez régulièrement nos articles, vous devez savoir à quel point le critère de la liquidité est important pour nous. Pouvoir vendre et acheter facilement un actif est essentiel surtout pour investir dans les marchés financiers. Évitez donc les compartiments ETF sur lesquels les volumes sont très faibles.
Le corollaire d’une liquidité importante est un coût d'exécution faible (coût de slippage). Pour aller plus loin dans l’analyse, il faudrait faire une analyse statistique pour connaître les fourchettes de prix moyennes (écart entre l’offre et la demande) pour les différents ETF.
Les données relatives à la liquidité de chaque ETF S&P500 sont indiquées dans le fichier à télécharger.
A la vue des calculs, il apparaît que la liquidité de la plupart des ETF est relativement faible en comparaison de ce que nous pourrions observer sur les principales actions du CAC 40 par exemple. La liquidité des ETF pourrait continuer d’augmenter dans les prochaines années puisque l’adoption est en pleine croissance.
Cette faible liquidité est compensée par la présence de market makers très compétitifs qui offrent une fourchette de prix généralement très correcte. Cela vient essentiellement du fait de la liquidité énorme du marché sous-jacent (le S&P 500) et des nombreux produits dérivés (notamment contrats futures sur l’indice). Cela permet grâce à l’activité des hedge funds très haute fréquence d’assurer une concordance des prix très efficiente sur l’ensemble des produits de réplication de S&P500. Ces différents facteurs ont ainsi tendance à minimiser légèrement l’importance de la liquidité pour ce cas très particulier du S&P500.
Pour réduire les coûts d’exécution et disposer de la meilleure liquidité, privilégiez les plages horaires pendant lesquelles les marchés américains sont ouverts. En fin de semaine (vendredi notamment), la liquidité peut être plus importante en raison de l’expiration de nombreux produits dérivés (option et contrats futures). Vous pouvez aussi tout simplement placer vos ordres dans l’enchère de clôture en fin de journée.
Actifs sous gestion de l’ETF
Communément appelé l’AUM (pour Asset Under Management), cette information est généralement très liée à la liquidité de l’investissement. Il s’agit du total des encours du fond. Plus les montants gérés sont importants plus vous pourrez espérer une liquidité importante et donc des coûts de transaction plus faibles (faible slippage). L’AUM communiqué correspond à la somme agrégée de tous les compartiments du fond. Pour cette raison il ne s’agit pas de choisir uniquement un fond avec un AUM important mais surtout le compartiment le plus liquide et l’ETF correspondant.
Aléa Moral et ETF synthétique
Si vous avez lu l'article dans lequel je décris les problématiques morales liées notamment aux ETF à réplication physique, vous comprendrez facilement pourquoi je préfère les réplications synthétiques. C’est plutôt une bonne nouvelle car ces ETF sont ceux qui offrent les meilleures performances. Ainsi vous ne donnez pas vos droits de vote aveuglément.
Faut-il choisir un ETF S&P500 avec une couverture en devise?
Chacun doit investir selon ses objectifs et selon ses risques. Investir sur l’indice S&P500 vous expose de facto à la devise américaine. A vous de juger votre degré de confort avec ce facteur de risque. Personnellement, je recommande toujours la simplicité lorsque c’est possible. C’est-à-dire aucune couverture en devise.
Pour comprendre simplement, l'ETF dans sa version non hedgée achète les actions américaines libéllées en dollars. Leur valeur en euros varie donc avec le marché actions ET le cours EUR/USD. Dans le cas hedgé, l’émetteur neutralise l’effet dollar et votre performance en euros dépend presque uniquement de l’évolution des actions
Un ETF avec couverture de devise aura de facto un coût de réplication supérieur à un ETF sans hedge. De plus, il y a fort à parier que la liquidité du compartiment de l’ETF avec hedge en devise sera beaucoup plus faible que celle de l’ETF sans hedge.
Sur les 10 dernières années, tous les ETF avec couverture ont nettement sous-performé leur contrepartie non hedgée. Nous n'en ferons pas une analyse ici, sur un investissement long terme, le risque dollar devrait avoir tendance à se compenser.
Votre choix d'ETF S&P500 doit prendre en compte l'arbitrage pour mesurer ce subtil équilibre entre couverture d’un risque versus coût additionnel associé à une liquidité plus faible.
ETF distribuants et capitalisants
A rappeler tout de même qu’il y a deux types d’ETF : les capitalisants (accumulating), les dividendes reçus par le fond sont automatiquement réinvestis dans le portefeuille et il n’y a pas de flux sortant vers vous, ou distribuant (distributing), le fond collecte les dividendes puis les reverse périodiquement (trimestriellement, semestriellement ou annuellement) aux porteurs de parts.
Cependant, lorsque vous investissez via des supports capitalisants — c’est-à-dire des enveloppes dans lesquelles les dividendes reçus par le fond sont automatiquement réinvestis et ne vous sont pas versés — la distinction entre ETF distribuant et ETF capitalisant est beaucoup moins pertinente : les dividendes ne sont pas soumis à la taxe sur les valeurs mobilières et, in fine, c’est la valorisation finale qui compte !
Il y a une exception, of course, dans le cadre d’un CTO, vous percevez réellement le coupon de l’ETF, même si vous mettez en place un schéma de réinvestissement automatique (DRIP), et cela déclenche un événement fiscal de 30% sur le dividende perçu. Or, si ce dividende a déjà imposé à la source par la withholding tax, il s’agit d’un cas particulier où vous pouvez prétendre à récupérer un crédit d’impôt sur l’IR, en vertu du traité entre la France et les Etats-Unis qui permet d’éviter la double taxation. Attention, je dis bien crédit car si vous deviez percevoir 20€ de dividende brut, mais qu’à cause de la withholding tax US de 30% sur l’ETF, vous ne percevez que 14€, vous serez imposés quand même à 30% sur ces 20€ bruts que vous déclarez en France. Mais le crédit d’impôt vous permet d’effacer l’IR (qui est de 12.8%) mais pas les prélèvements sociaux ce qui mène à un impôt supplémentaire à régler de 17.2% sur 20€, soit 3.44€. Il vous reste donc 10.56€ et vous voilà donc confronté à deux choix : soit réinvestir la totalité du dividende net perçue (14€) car vous serez en mesure de payer l’impôt, soit ne réinvestir que le “super-net”…
Une offre importante d’ETF S&P500
L’indice américain S&P500 étant le premier indice boursier au monde, il est donc logique que la plupart des gestionnaires d’actifs d’ETF le proposent comme produit d’appel. En Europe, on décompte une dizaine d’acteurs principaux proposant un ou plusieurs ETF sur l’indice S&P 500. Parmi eux nous pouvons mentionner les suivants:
Il faut savoir que pour chaque indice, la société de gestion peut créer plusieurs compartiments à partir d’un fond “parent”. Les ETF sont émis en étant adossés à ces différents compartiments et ont un code ISIN propre mais dépendent du même fond indiciel.
L’idée est de pouvoir proposer des caractéristiques différentes pour s’adapter à la demande spécifique de certains pays ou clients. Par exemple un prix de cotation dans une devise ou un marché différent, une couverture de la performance en devise ou encore la possibilité de payer des dividendes ou de les capitaliser.
Ci-dessous un exemple des différents compartiments (ETF) possibles pour le fond S&P500 Lyxor.
Parmi l’offre relativement abondante d’ETF S&P500, l’investisseur particulier non initié peut se sentir perdu. Nous allons donc détailler la méthodologie permettant d’identifier le meilleur ETF S&P500 parmi ceux qui sont disponibles pour un investisseur européen.
On pourrait ajouter à cette liste d’autres indices notamment les indices S&P500 calculés dans différentes devises ou avec différentes couvertures (hedge) en devises (indices quantos, compo…). Il existe d’autres indices proches tels que les indices S&P 500 équi-pondérés ou low vol, low vol target beta... Cependant, ces autres indices entrent dans le cadre d’application du 871m et sont donc à éviter. Les ETF répliquant ces indices sont également moins liquides.
Dans l’inconscient collectif, lorsque l’on parle de l’indice S&P500, nous pensons tous au premier: l’indice S&P 500 Price Return. Or, il faut savoir que l’indice de référence utilisé par tous les ETF S&P 500 en Europe est l’indice S&P 500 Net Total Return. Si vous n’êtes pas convaincus, je vous invite à consulter attentivement les différentes brochures des ETF.
C’est ce petit détail qui explique la surperformance des ETF sur leur benchmark (référence) dans les graphiques et dans les calculs de performances. Sur le plan marketing c’est clairement un argument… un peu biaisé !
L’indice S&P 500 Total return votre référence
Comme nous l’avons expliqué précédemment, en conséquence de l’exemption du cadre de la règle du 871m, un investisseur européen peut prétendre à percevoir 100% des dividendes bruts sur un instrument répliquant l’indice S&P500. De fait, il sera plus pertinent d’utiliser l’indice S&P 500 Total Return comme référence pour les calculs et comparatifs. De plus, et ce détail est important pour la suite, les ETF à réplication physique sont soumis à l’imposition des dividendes du pays où ils sont domiciliés, par défaut le taux d’imposition est de 30%, soit le taux du S&P500 Net Total Return. Sauf qu’en Irlande, par exemple, cette taxe est réduite à 15%, en vertu d’un traité US-Irlande (pour un véhicule financier ≠ investisseur particulier), mais les ETF sur place déclarent quand même pour benchmark le S&P500 Net Total Return, donc ont mécaniquement un avantage sur leur benchmark.
On comprend donc qu’il y a 3 cas pour récapituler :
- L’ETF est à réplication synthétique : il peut prétendre à 100% des dividendes (pas de withholding tax) dans le cadre du 871m.
- L’ETF est à réplication physique mais traité spécifique qui réduit à 15% la withholding tax : 85% des dividendes.
- L’ETF est à réplication physique sans traité spécifique : 70% des dividendes (30% de withholding tax).
Le S&P500 Net Total Return correspondrait donc au dernier cas, mais en tant qu’investisseur vous avez le choix entre les 3 ! Il ne fait pas sens donc de comparer systématiquement à un benchmark inférieur alors qu’il est possible de s’exposer au S&P500 Total Return. On peut tout à fait privilégier un ETF à réplication physique non domicilié en Irlande, certains sont bons mais cela doit se décider par rapport à ce que l’investisseur particulier peut espérer récupérer et non pas en comparant au pire scénario. La surperformance réelle d’un ETF s’envisage ainsi par rapport à l’indice Total Return, scénario optimal auquel vous pouvez prétendre, et non l’indice Net Total Return. J’insiste sur l’impertinence : imaginez un ETF à réplication synthétique qui annonce +0.5% de tracking différence sur 1 an par rapport à son benchmark SPTR500N. Super ! Non ? Et bien comme nous allons le voir ensuite, sachant que l’écart entre Total Return et Net Total Return est généralement de 0.6% annualisé, l’ETF vous a couté 0.1% de performance annualisée dans ce cas précis. Cela va de même avec les ETFs à réplication physique qui partent avec un avantage mécanique à cause d’un traité.
Observation de la différence SPTR Vs SPTR500N
Le SPTR500N est l’indice dans lequel sont réinvestis les dividendes nets des sociétés du S&P 500. La différence entre les dividendes nets et brut est de 30% du montant de dividendes.
Nous avons donc calculé les performances historiques pour chacun de ces deux indices pour identifier la différence. Les calculs ont été réalisés sur 1 an, 3 ans, 5 ans et 10 ans pour un peu plus de 10 ans de données (29 mai 2015 → 22 juillet 2025). Nous obtenons les résultats ci-dessous.
Analyse SPTR500N vs SPTR
Petit rappel : Le CAGR (taux de croissance annuel composé) est le taux unique qui, appliqué chaque année, ferait passer une valeur initiale $V_0$ à valeur finale $V_F$ en N ans :
$$ \text{CAGR} = \left(\frac{V_F}{V_0}\right)^{1/N} - 1 $$
On parle ainsi de rendements annualisés.
La distribution statistique du CAGR glissant sur 5 ans, calculée sur plus de 10 ans de données quotidiennes, montre les rendements annualisés que l’on aurait pu obtenir sur n’importe quelle période de 5 ans de l’indice, en précisant les scénarios extrêmes (meilleur et pire), ainsi que la médiane et la moyenne.
Voici un tableau montrant l'évolution des performances annualisées glissantes sur 1 an, 3 ans, 5 ans et 10 ans pour l'indice S&P 500 EUR en Total Return (TR).
Métriques | CAGR glissant 1 an (TR) | CAGR glissant 3 ans (TR) | CAGR glissant 5 ans (TR) |
---|---|---|---|
Nombre d'intervalles valides | 1678.0 | 1021.0 | 1112.0 |
Moyenne | +14.9% | +13.98% | +14.59% |
Ecart-type | +12.37% | +3.43% | +1.95% |
Valeur minimale | -14.52% | +0.49% | +9.25% |
5e percentile | -3.32% | +8.81% | +10.83% |
25e percentile | +6.38% | +12.31% | +13.12% |
Médiane | +12.29% | +13.83% | +15.08% |
75e percentile | +23.58% | +15.57% | +16.07% |
95e percentile | +36.54% | +19.95% | +16.97% |
Valeur maximale | +61.14% | +27.71% | +21.21% |
Il est intéressant de noter que sur des périodes de 5 ans, pour les dix dernières années, il n’y a pas un seul segment où la performance annualisée est inférieure à 9.25% par an !
Voici le même tableau pour l'indice S&P 500 Net Total Return (NTR).
Métriques | CAGR glissant 1 an (Net TR) | CAGR glissant 3 ans (Net TR) | CAGR glissant 5 ans (Net TR) |
---|---|---|---|
Nombre d'intervalles valides | 1678.0 | 1021.0 | 1112.0 |
Moyenne | +14.29% | +13.37% | +13.98% |
Ecart-type | +12.33% | +3.43% | +1.97% |
Valeur minimale | -14.94% | -0.11% | +8.58% |
5e percentile | -3.82% | +8.15% | +10.15% |
25e percentile | +5.74% | +11.71% | +12.51% |
Médiane | +11.64% | +13.22% | +14.48% |
75e percentile | +22.98% | +14.94% | +15.48% |
95e percentile | +35.91% | +19.34% | +16.37% |
Valeur maximale | +60.31% | +27.04% | +20.65% |
Visuellement:
Afin de mieux comprendre, concrètement, quelle est la différence de rendement total entre le SPTR et SPTR500N, si vous aviez investi la même somme initialement sur des périodes de 1, 3, 5 et 10 ans, voici une simulation en fixant la date de référence au 22/07.
A titre d'exemple, si vous aviez investi la même somme d'argent sur le SPTR et le SPTR500N un 22/07 et constaté la performance le 22/07/2025, voici la différence concrète de rendement (annualisé) sur les dernières années.
Horizon (trailing) | SPTR | SPTR500N | Écart (pp) |
---|---|---|---|
Sur la dernière année | +6,69 % | +6,27 % | +0,42 |
Sur les 3 dernières années | +13,30 % | +12,79 % | +0,51 |
Sur les 5 dernières années | +15,48 % | +14,96 % | +0,52 |
Sur les 10 dernières années | +12,72 % | +12,12 % | +0,60 |
Plus généralement, voici la différence historique de rendements annualisés entre SPTR et SPTR500N :
Horizon | SPTR | SPTR500N | Écart (pp) |
---|---|---|---|
1 an | +14,90 % | +14,29 % | +0,61 |
3 ans | +13,98 % | +13,37 % | +0,61 |
5 ans | +14,59 % | +13,98 % | +0,61 |
10 ans | +12,83 % | +12,23 % | +0,60 |
En résumé, le rendement des dividendes se situe en moyenne autour des 2% sur le S&P500 ce qui amène, en annualisé long terme, la différence à converger vers 0.6%, sous réserve que le yield se maintienne à ce niveau.
De façon plus générale, voici toutes les performances annuelles sur les 10 dernières années de SPTR :
Comparaison des différents ETF S&P500 - Méthodologie
Il est temps de s’attaquer aux ETF, nous en comparerons 22 ici, mais pour tout ETF qui ne serait pas analysé dans cet article, la méthodologie reste la même et dans le cadre d’une optimisation plus poussée et personnalisée, Ploovers sait traiter un nombre bien plus grand d’instruments financiers exposés au S&P500, ETF mais pas que !
A partir des données des ETF, il est possible de calculer sur différents horizons la moyenne des écarts de performances annualisées par rapport aux indices (SPTR & SPTR500N), voici la data complète pour la sélection d'ETF suivante :
Moyenne des écarts de performances annualisées par rapport aux indices (pb) (1pb = 0.01%) |
|||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
SPTR | SPTR500N | ||||||||
Nom | Frais | 1 an | 3 ans | 5 ans | 10 ans | 1 an | 3 ans | 5 ans | 10 ans |
iShares S&P 500 Swap UCITS ETF USD (Acc) (IE00BMTX1Y45) | 0.05% p.a | -9 | -7 | 43 | 45 | ||||
Xtrackers - S&P 500 Swap UCITS ETF (LU0490618542) | 0.15% p.a | -12 | -12 | -10 | -13 | 49 | 49 | 51 | 47 |
BNP Paribas Easy S&P 500 UCITS ETF EUR C (FR0011550185) | 0.13% p.a | -13 | -12 | -10 | -16 | 48 | 49 | 51 | 44 |
BNP Paribas Easy S&P 500 UCITS C (FR0011550177) | 0.13% p.a | -13 | -12 | -10 | -18 | 48 | 49 | 51 | 42 |
Multi Units Luxembourg - Lyxor S&P 500 UCITS ETF (LU1135865084) | 0.05% p.a | -16 | -13 | -12 | 43 | 45 | 46 | ||
Invesco S&P 500 UCITS ETF (IE00B3YCGJ38) | 0.05% p.a | -16 | -14 | -12 | -16 | 45 | 47 | 49 | 44 |
Amundi Index Solutions - Amundi S&P 500 UCITS ETF C EUR (LU1681048804) | 0.15% p.a | -21 | -17 | -15 | -24 | 40 | 44 | 46 | 36 |
Amundi Index Solutions - Amundi S&P 500 UCITS ETF C USD (LU1681049018) | 0.15% p.a | -21 | -18 | -15 | -22 | 41 | 43 | 46 | 39 |
HSBC S&P 500 UCITS ETF USD (ACC) (IE000JZ473P7) | 0.09% p.a | -21 | 33 | ||||||
Lyxor PEA S&P 500 UCITS C (FR0011871128) | 0.12% p.a | -23 | -21 | -19 | -25 | 38 | 40 | 42 | 35 |
Xtrackers S&P 500 UCITS ETF 4C - USD (IE000Z9SJA06) | 0.05% p.a | -31 | -22 | 24 | 30 | ||||
Lyxor S&P 500 UCITS ETF - D-USD (LU0496786657) | 0.05% p.a | -31 | -29 | -29 | -32 | 30 | 32 | 32 | 29 |
iShares Core S&P 500 UCITS ETF USD (Acc) (IE00B5BMR087) | 0.07% p.a | -36 | -37 | -36 | -35 | 25 | 24 | 25 | 25 |
Amundi ETF PEA S&P 500 UCITS ETF EUR (FR0013412285) | 0.25% p.a | -61 | -44 | -51 | -6 | 10 | 4 | ||
Vanguard S&P 500 UCITS ETF (IE00B3XXRP09) | 0.07% p.a | -71 | -71 | -70 | -69 | -9 | -10 | -9 | -9 |
iShares S&P 500 UCITS Dist (IE0031442068) | 0.07% p.a | -79 | -78 | -76 | -78 | -17 | -17 | -15 | -18 |
HSBC S&P 500 UCITS ETF (IE00B5KQNG97) | 0.09% p.a | -80 | -77 | -75 | -81 | -19 | -16 | -14 | -21 |
SPDR® S&P 500 UCITS ETF (IE00B6YX5C33) | 0.03% p.a | -94 | -89 | -87 | -95 | -33 | -28 | -26 | -35 |
UBS (Irl) plc - S&P 500 UCITS USD A-dis (IE00B7K93397) | 0.03% p.a | -100 | -93 | -91 | -101 | -39 | -33 | -30 | -41 |
Xtrackers S&P 500 Swap UCITS ETF 1D (LU2009147757) | 0.07% p.a | -153 | -127 | -99 | -76 |
Le meilleur ETF S&P500: Xtrackers - S&P 500 Swap UCITS ETF (LU0490618542)
Après application des différents critères de sélection précédemment énoncés:
- Réplication synthétique
- Devise de cotation dans la devise de l’investisseur
- Dividendes réinvestis
- Liquidité suffisante
- AUM importante
- Faible déviation de la NAV par rapport au benchmark, avec historique suffisamment important pour juger
- Réplication sans hedge de devise
- Eligibilité PEA
Ainsi le meilleur ETF semble être Xtrackers - S&P 500 Swap UCITS ETF dont le code isin est LU0490618542.
Il est suivi de près par l’ETF BNP Paribas Easy S&P 500 UCITS ETF EUR C dont le code est ESE (ISIN FR0011550185 ) et listé sur Euronext Paris.
Pour un investissement long terme, il est toujours pertinent de privilégier les ETF qui ont fait leurs preuves. On remarque que le iShares S&P 500 Swap UCITS ETF USD (Acc) (IE00BMTX1Y45) semble bien parti et est donc à surveiller si la tendance continue.
Le lecteur remarquera que les frais n'ont eu aucune importance pour l'analyse. D'ailleurs, à titre d'information, les frais du Xtrackers sont de l'ordre de 0.15% par an contre 0.13% par an pour l'ETF BNP Paribas qui le suit. Ce qui compte, une nouvelle fois, ce n'est pas ce que facture l'émetteur mais bien ce qui vous revient in fine ! Des frais plus bas ne sont en aucun cas une garantie d'une meilleure tracking difference
Nous avons travaillé principalement avec :
- SPTR : S&P 500 Total Return Gross (dividendes bruts réinvestis, avant retenues à la source).
- SPTR500N : S&P 500 Total Return Net (après retenues fiscales standard).
- Comparer les ETF à l’un ou l’autre dépend de la structure de prélèvements réels (domicile fiscal, conventions, PEA vs CTO, réplication synthétique, etc.). Des écarts systématiques entre SPTR et SPTR500N existent sur longue période, c’est ce qu’on vient de voir.
Pour toute la suite on se focalise sur le SPTR, car nous avons pour objectif le répliquer. Les ETF sont étudiés en EUR et en Total Return aussi (données journalières de clôture en € pour dividendes bruts réinvestis pour les ETF).
Voici le graphe de tous les ETF rebasés sur le SPTR, à première vue, on se dit que les différences sont pas non plus flagrantes et que globalement l’objectif n’est pas trop mal respecté : suivre le S&P500 Total Return.
Notation de base
- $P_t$ : prix (ou valeur liquidative) à la date $t$.
- $F_{t_0 \to t} = \frac{P_t}{P_{t_0}}$ : facteur de performance cumulée (1 = inchangé, 1.10 = +10%).
- $R_{t_0 \to t} = F_{t_0 \to t} - 1$ : rendement cumulatif (décimal).
- 1 point de pourcentage (1 pt) = +0.01% absolu = +0.0001 en décimal.
Lorsqu’on rebase une série à 1 à sa date de départ, la différence additive $F^\text{ETF} - F^\text{Idx}$ se lit directement en pts de performance.
Tracking Difference (TD)
1. Définition additive (le standard industrie)
L’écart de performance cumulée entre l’ETF et son indice sur une période donnée.
$$TD^\text{add}_{t_0 \to t} = R^\text{ETF}_{t_0 \to t} - R^\text{Idx}_{t_0 \to t}$$
Équivalent, en utilisant les facteurs de perf :
$$TD^\text{add}_{t_0 \to t} = \left( \frac{P^\text{ETF}_t}{P^\text{ETF}_{t_0}} \right) - \left( \frac{P^\text{Idx}_t}{P^\text{Idx}_{t_0}} \right)$$
- Unité : points de pourcentage (pts).
- Exemple : +0.012 = +1,2 pts (ETF a fait 1,2% de mieux).
- C’est la mesure utilisée par la plupart des émetteurs, fiches ETF, bases Morningstar, rapports ESMA, comparatifs médias.
2. Tracking Difference annualisée
On convertit les performances cumulées en taux annualisés :
$\text{CAGR}(P) = \left( \frac{P_t}{P_{t_0}} \right)^{1/Y} - 1$
où $Y$ = durée en années entre $t_0$ et $t$.
Puis :
$$TD^\text{add,ann} = \text{CAGR}^\text{ETF} - \text{CAGR}^\text{Idx}$$
3. Définition relative (ce qui aurait dû être le standard :))
Ratio de l’ETF à l’indice, moins 1.
$$TD^\text{rel}_{t_0 \to t} = \frac{F^\text{ETF}_{t_0 \to t}}{F^\text{Idx}_{t_0 \to t}} - 1$$
- Interprétation : “j’ai capturé $1 + TD^\text{rel}$ de l’indice”. Exemple : $-0.0068$ = j’ai obtenu 99,32% de la performance.
- Intéressant lorsque l’on compare des ETF lancés à des dates différentes, ou lorsque l’indice a fortement varié (long horizons).
Si l’indice fait +200% et l’etf +50% la version additive donne -150% mais la version relative -50%. C’est beaucoup plus clair pour situer où on se trouve par rapport à l’indice !
L’avantage étant qu’on peut composer des Tracking Différence relatives sans perdre de vue l’écart total à l’index.
Tracking Error (TE)
Volatilité de l’écart de performance périodique entre l’ETF et l’indice.
On calcule les rendements périodiques (souvent hebdo pour éviter bruit de NAV quotidienne) :
$$a_t = r^\text{ETF}_t - r^\text{Idx}_t$$
La Tracking Error périodique est l’écart‑type des $a_t$ :
$$TE_\text{period} = \sqrt{ \frac{1}{N} \sum_{t=1}^{N} (a_t - \bar{a})^2 }$$
Puis on annualise :
$$TE_\text{ann} = TE_\text{period} \times \sqrt{K}$$
où $K$ = nombre de périodes par an (52 pour hebdo, 12 pour mensuel, ~252 pour quotidien).
- TE faible, TD négative → l’ETF suit très bien mais perd quelques points (frais, drag fiscal).
- TE élevée, TD proche de 0 → comportement erratique, mais chance moyenne nulle.
Rarement utilisé par les émetteurs ETF grand public, mais utile pour juger le rendement actif par unité de risque actif. (risque supplémentaire que je prends par rapport à l’indice)
Différentes comparaison visuelles
1. Graphe TE vs TD
- Axe X : TD (additive) cumulée ou annualisée.
- Axe Y : TE annualisée.
2. Score composite TE/TD pondéré
- Score = $w_{TD} \cdot |TD_{ann}| + w_{TE} \cdot |TE_{ann}|$ (poids variables)
- On balaye $w_{TD} \in [0,1]$ pour voir quels ETF restent robustes
- Graphique de distribution des scores : rang moyen vs score moyen
3. Surperformance cumulée relative par volatilité
- Graphe : $\frac{ETF}{Indice} - 1$ rebasé à la création de chaque ETF.
- Regroupement par volatilité (écart‑type) pour lisibilité.
Exemple d’une brochure commerciale sur une durée beaucoup plus courte (vs SPTR500N, ne pas oublier que la différence est de l’ordre de 0.6% annualisé !) qui applique le même principe :
Extrait comparatif ETF SP500 plaquette Lyxor
4. Heatmap TD finale (additif ou relatif) triée + rang
- Vue instantanée : qui colle le mieux à l’indice sur son historique complet.
5. Heatmap TD annuelle
- Variation de la TD par année civile.
6. Risque de timing : date d’entrée aléatoire
Nous simulons : l’investisseur aurait pu acheter l’ETF n’importe quel jour historique, pondération uniforme.
Pour chaque date d’entrée $d$ :
- $F^\text{ETF}_{d \to T} = \frac{P^\text{ETF}_T}{P^\text{ETF}_d}$
- $F^\text{Idx}_{d \to T} = \frac{P^\text{Idx}_T}{P^\text{Idx}_d}$
- $TD^\text{add}{d \to T} = F^\text{ETF}{d \to T} - F^\text{Idx}_{d \to T}$
On obtient une distribution empirique des résultats possibles.
Et on va le voir, ça bouscule les certitudes
Un ETF peut sembler excellent depuis lancement mais :
- Lancement récent peut introduire des effets de bords (exemple évité une introduction de nouvelle entreprise dans le S&P500) ce qui limite la complexité au début
En simulant une entrée uniforme dans l’historique, on mesure l’expérience moyenne investisseur plutôt que l’expérience “depuis inception”.
Visualisation avec les distributions empiriques !
Les résultats montrent clairement que les ETF synthétiques performant mieux que les ETF physiques. Je vais essayer de vous expliquer simplement pourquoi. Au-delà de la fiscalité des dividendes, des éléments de réponse ont déjà été mentionnés dans les 2 premiers articles consacrés aux ETF.
L’avantage des TRS (Total Return Swaps)
Attention ce paragraphe est un peu plus technique.
Les réplications synthétiques sont réalisées au travers de produits dérivés notamment des swaps (TRS). Sans rentrer dans le détail du pricing d’un TRS, il faut cependant comprendre les principaux facteurs qui composent le prix et les flux d’un swap.
- La performance de l’indice (ordre 1)
- Les dividendes payés par les composants de l’indice (ordre 1)
- La fiscalité des dividendes (ordre 2)
- Le repo implicite des composants de l’indice (ordre 2)
- Les spreads de liquidité, les tensions de financement en fin de trimestre et en fin d’année (ordre 3)
- On peut rajouter dans le cas de l’outperforming swap pour les ETF synthétiques, les spreads de financement et les référence de taux entre le TRS indice et le swap de collatéral (cf [article précédent](https://ploovers.com/blog/faut-il-investir-via-des-etf-trackers-analyse-dun-professionnel-1-2)). Par exemple, référence de taux 3 mois Libor USD sur le swap indice versus overnight capitalisé sur le basket collatéral (ordre 3).
- Et enfin les décalages dûs aux ajustements du basket de collatéral qui peuvent occasionner un calendrier de paiement des coupons du swap non synchronisé sur le TRS indiciel (ordre 3).
Honnêtement, il est très difficile de pouvoir quantifier chaque facteur. Je pense personnellement que la raison de la surperformance des réplications synthétiques provient du repo du S&P500 pricé implicitement dans le swap et d’un timing judicieux des traders dans les dates auxquelles sont “rollés” les TRS indiciels pour éviter les effets de “squeeze” de liquidité sur les fins d’années principalement.
A noter que l’indice S&P500 n’étant pas dans le cadre d’application de la règle du 871m, tous les produits dérivés sur cet indice ont un niveau de fiscalité synthétique de 100%. C'est-à-dire aucun impact de la fiscalité des dividendes dans le prix du TRS indiciel.
Lorsque j’ai analysé les données pour les ETF à réplication physique, j’ai pu constater qu’aucune rétrocession du repo des titres n’était transférée dans la performance de l’ETF (et donc à l’investisseur). Ci-dessous, par exemple, un extrait du prospectus de l’ETF IShares S&P500.
ETF synthétiques versus physique - Quels sont les risques?
J’ai régulièrement pu entendre et lire que les ETF à réplication synthétiques étaient plus risqués que les ETF à réplication physique. La réponse est loin d’être aussi évidente et la démonstration n’est pas simple. Sauf si vous êtes ou avez été trader professionnel sur ces instruments dans des banques d’investissement, il y a très peu de chance que vous compreniez toute la mécanique complexe sous-jacente.
Pour faire une réponse complète il faudrait déjà avoir accès aux contrats du TRS indiciel et du swap de collatéral qui sont tous les deux des produits OTC.
Sans donc rentrer dans tous les détails et c’est là juste mon avis, je pense que dans la majorité des cas pour les réplications d’indices actions simple (ie. sans levier) la réplication synthétique n’est pas plus risquée que la réplication physique. Elle est même moins risquée du fait d’une asymétrie des calendriers de paiement de la structure outperforming swap en faveur de la société émettrice de l’ETF (et donc de l’investisseur par répercussion).
Quelques remarques supplémentaires à propos des perspectives de rendements du S&P500.
Pour finir la lecture, et inviter un peu de perspective supplémentaire.
Investir sur le S&P500 ne garantit pas pour autant que les performances observées sur les 10 dernières années se reproduiront ! Cet article n’a pas vocation à justifier le choix du lecteur de s’exposer au S&P500 ni d’employer des arguments macro-économiques mais de montrer comment déterminer les ETF qui suivent le mieux l’indice.
Cet article ne saurait se substituer à un conseil en investissement financier.
Pour contrebalancer une vision optimiste de l'investissement S&P500 basé sur les performances passées, je conseille la lecture du superbe article de John P. Hussman qui remet en cause le “sentiment d’invincibilité” des investisseurs sur le S&P500 alors que son analyse anticipe (=prédiction qui a ses limites) des rendements futurs faibles sur 10-12 ans. Il montre d’abord que les ratios de valorisation (CAPE, P/E cyclique…) sont aujourd’hui à des niveaux comparables aux pics de 1929 ou 2000, et que chaque fois, cela a précédé une longue période de performance médiocre.
John P. Hussman indique que ses mesures de valorisation les plus fiables sont aujourd’hui à des niveaux extrêmes jamais vus dans l’histoire américaine. Son indicateur d’“equity risk premium” (rendement attendu du S&P 500 moins rendement des Treasuries) affiche des lectures négatives record. De même pour les primes de risque sur la dette à haut rendement (“junk bonds”) qui sont elles aussi au plus bas historique. Dans la section “Valuation Review”, il rappelle que chaque fois qu’un pic extrême de valorisation revient à sa tendance de long terme, plusieurs années de performance médiocre ont systématiquement suivi. Le ratio MarketCap/GVA (capitalisation boursière rapportée à la valeur ajoutée brute) n’a jamais été aussi élevé depuis 1928. Enfin, son score de “cluster correlation” place les conditions actuelles du marché au même niveau qu’aux pics historiques, suggérant une vulnérabilité élevée.
Hussman, J. P. (2025, 20 juillet). The Impression of Invincibility. Hussman Funds Market Comment. Consulté en juillet 2025, sur John P. Hussman The Impression of Invincibility - Hussman Funds