Investir dans les biotechnologies en bourse avec votre PEA-PME

436 J'aime

Investir dans les biotechnologies en bourse est risqué. Voici notre stratégie d'investissement optimisée PEA-PME pour s'exposer au biotechs

Article Image

Doit-on investir dans le secteur des biotechnologies dans le PEA-PME? Quelles valeurs biotechs choisir? quelle méthode pour construire un portefeuille exposé aux biotechnologies?

Cela ne vous aura peut être pas échappé mais le secteur des biotechnologies (et assimilées) est le plus représenté dans l’univers des sociétés éligibles au PEA-PME. On en identifie environ 40. Or, dans notre stratégie de construction de portefeuille optimal PEA-PME, il ne figure aucune société du secteur des biotechnologies. Nous allons vous expliquer les raisons de ce choix et vous expliquer notre stratégie pour investir dans les biotechnologies malgré les risques et les incertitudes. Vous pouvez accéder à l'ensemble des données ainsi qu'à notre portefeuille PEA-PME dédié aux Biotechs françaises (accès réservé aux abonnés).

Risques très élevés et potentiel extraordinaire lorsque l'on investit dans les biotechnologies

La raison est simple, pour nous, investir dans les sociétés de ce secteur c’est un peu comme jouer au loto… Vous avez de très grandes chances d’y perdre votre investissement. En contrepartie si vous misez sur le bon cheval au bon moment, vous pouvez espérer des gains très importants. Parfois même multiplier votre mise par 10, 20 ou même 100. Trouver la prochaine molécule révolutionnaire dépend en effet plus de la chance que d’une stratégie de développement cohérente ou bien d’un management ultra compétent. 

Toute l’information publiquement disponible est déjà représentée dans le cours de l’action. Donc à moins que vous ne disposiez d’information privilégiée (à noter que le délit d'initié est illégal) votre espérance de gain est purement aléatoire. Certes si vous avez investi sur la bonne société de Biotech et que celle ci vient à découvrir un médicament révolutionnaire ce sera le jackpot. Ce gain sera alors bien plus attribuable à la chance qu’à un quelconque talent de trader. 

Investir dans les biotechnologies avec prudence

Devant ce postulat, vous comprendrez pourquoi nous préférons éviter d’investir dans le secteur des biotechnologies. Il est très difficile d’avoir une approche rationnelle. 

Si par contre vous souhaitez absolument investir dans ce secteur dans le cadre de votre PEA-PME en dépit de ce qui a été énoncé précédemment, nous allons vous donner quelques pistes pour maximiser vos chances de gain ainsi que le portefeuille cible correspondant.

Dans la mesure du raisonnable, nous ne recommandons pas d'allouer plus de 10% de votre portefeuille PEA-PME à ce secteur. 20% si vous souhaitez vraiment prendre beaucoup de risques. 

Le secteur des biotechs est composé principalement de petites capitalisations boursières

Les sociétés du secteur des biotechnologies éligibles au PEA-PME ont cette caractéristique d'être surtout dans la catégorie des petites capitalisations boursières. C’est à dire de quelques dizaines voire centaines de millions d’euros. Rien à voir avec les sociétés du CAC 40 dont les capitalisations boursières peuvent dépasser les 100 Milliards d’euros. Pour illustrer ce point, le graphique ci-dessous représente la répartition des sociétés de Biotechnologies éligibles en fonction de ce facteur. 

Biotechnologies éligibles au PEA-PME par capitalisation boursière

Répartition des sociétés Biotechs françaises par capitalisations boursières

On voit clairement que les petites entreprises dominent en nombre ce secteur. Beaucoup de ces sociétés feront faillite et seules quelques unes deviendront pérennes.

Cela fait penser à la parabole sur Les Noces données par Jésus-Christ et se conclut par la phrase devenue célèbre proverbe :

il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.

Cette parabole illustre très justement le secteur des biotechnologies.

Une approche statistique est nécessaire pour investir dans les biotechnologies

La sélection des valeurs Biotechs que nous choisissons pour notre portefeuille ne peut pas se faire en utilisant les méthodes traditionnelles. L’approche rationnelle et analytique ne pourra pas nous être utile dans notre processus. Nous allons donc utiliser une approche statistique sous contrainte. Les critères que nous allons retenir seront donc les suivants:

  • Un panel de sociétés à différentes étapes du processus de recherche (phases 1, 2 et 3)
  • Une concentration différente suivant la capitalisation des sociétés
  • Actionnariat de l'équipe dirigeante
  • Présence de sociétés industrielles ou pharmaceutiques au capital
  • Présence de fonds d’investissement au capital
  • Un nombre de sociétés important (une vingtaine environ soit la moitié des sociétés de Biotech éligibles au PEA-PME)

Le résultat sera en quelque sorte un indice avec notre sélection propre selon ces critères. Nous parlons ici d’indice car la méthode de construction est relativement cartésienne et le nombre de sociétés sélectionnées est important puisque nous jouons un effet statistique. Cette approche demade certes plus de travail qu'investir directement au travers d'un ETF sectoriel biotech mais vous maximiser ainsi votre espérance de gain avec une méthodologie qui nous semble plus pertinante et sans frais.

Structure de notre stratégie d’investissement dans les biotechs

Étudions l'hypothèse d’un investisseur souhaitant investir au plafond son PEA-PME et allouer 10% de cet argent au secteur des Biotechnologies soit 7500 euros. Nous allons allouer ce montant suivant la règle des tiers en fonction de la capitalisation boursière. Le nombre de société double entre chaque tranche. Cela permet une répartition relativement équitable du risque tout en maximisant les chances de rendement.

Concrètement dans notre approche cela donne la répartition suivante:

  • Première allocation de 2500€ investis dans 3 sociétés de la catégorie des grosses capitalisations (>300M€) 
  • Seconde allocation de 2500€ investis dans 6 sociétés de la catégorie des capitalisations moyennes (<300M€ et >100M€) 
  • Troisième allocation de 2500€ investis dans 12 sociétés de la catégorie des petites capitalisations (<100M€)

Le montant ainsi investi (7500€) est donc reparti dans une vingtaine de sociétés différentes. Cela représente des montants allant de 830€ par société (pour les grosses capitalisations) à 210€ (pour les petites capitalisations).

Ces montants peuvent vous paraître faibles surtout pour les petites capitalisations. Mais il faut bien être conscient que l'espérance de rendement sur ces sociétés en cas de succès n’est pas de l’ordre de quelques "%" mais de facteurs multiplicatifs.

A noter que cette sélection dans notre exemple s’applique au moment où l’article est écrit car les capitalisations boursières sont amenées à évoluer dans le temps.

Investir dans les biotechnologies : L’exemple de la société Novacyt

Pour illustrer le potentiel de la méthodologie énnoncée dans le paragraphe précédent nous pouvons vous donner l’exemple de la société Novacyt. Le cours de bourse de cette société était en baisse constante depuis 2012 comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous. Puis en 2020 le prix de l’action a été multiplié par presque 100 suite à la publication de bonnes nouvelles. Donc, même si vous aviez investi un petit montant en 2019 (soit environ 200€ dans notre exemple), vous auriez pu voir la valeur de votre investissement afficher presque 40000€ à la suite de cette hausse spectaculaire. Après cette hausse impressionante l'action Novacyt a de nouveau baissé fortement.

Investissement biotech Novacyt

Cours historique de la société Biotech Novacyt

C’est bien sûr un événement rare et il faut bien être conscient que la probabilité est grande de voir vos investissements finir à zéro. C'est le cas surtout parmi les petites capitalisations boursières.

Cas des faillites des biotechs et revente des brevets

Lorsqu’une société fait faillite, vous perdez l'intégralité de votre investissement. C’est le même principe avec les sociétés de biotechnologies. Cela se produit lorsqu’elles n’arrivent plus à trouver de financement pour poursuivre leurs recherches et le processus de développement de leur produits. Ces sociétés sont en recherche perpétuelle d’argent frais et de nouveaux investisseurs pour faire face à des coûts importants et leur permettre d’arriver à l'étape ultime et obtenir leur AMM (Autorisation de Mise sur le Marché).

Ici encore, il y a une asymétrie énorme en terme d’information. Car comme vous pouvez vous en douter, tout le travail accompli, les brevets et les informations d’une société de biotechnologie ne disparaissent pas après la faillite. Ces brevets et le travail seront récupérés et négociés par les équipes dirigeantes, négociations dont bien sûr vous ne faites pas partie. Nous sommes convaincus qu’en tant qu’investisseurs individuels sur ces sociétés vous serez toujours désavantagés quant à l’information. C’est pour cela que l’approche statistique est la seule approche qui nous semble faire du sens. 

Dilutions perpétuelles de vos titres lorsque vous êtes actionnaire d'une société de biotechnologie

Les sociétés opérant dans le domaine des biotechnologies sont en recherche permanente d’investisseurs. Cela afin de pouvoir financer les longues années de recherches avant de pouvoir éventuellement atteindre le Graal qu’est la commercialisation d’un produit. Les opérations de levées de fonds successives ont tendance à diluer l’actionnariat existant. Le temps joue contre vous lorsque vous investissez dans une Biotech. L’important n’est donc pas seulement d’investir sur les bonnes sociétés mais également le faire au bon moment.

L'alignement des intérêts comme critère de sélection principal pour investir en bourse dans les biotechs

Très probablement, vous comme nous n’êtes des experts en biotechnologies. Nous n’avons pas les connaissances techniques et scientifiques pour nous permettre une quelconque spéculation sur les chances de réussite de telle ou telle molécule et donc sur les sociétés effectuant ces recherches. Par contre, toutes les sociétés consistent en une réunion d’hommes et de femmes travaillant sur un projet commun. Le degré d’implication de chacun dans un projet est indissociable de la probabilité de réussite de l’entreprise. Ce degré d’implication nous le mesurons donc par la proportion du capital détenu par les dirigeants, les salariés ainsi que les administrateurs. Plus cette proportion est importante et plus nous sommes confiants dans l’alignement des intérêts quant à notre investissement.

Vous retrouverez dans notre sélection les taux d'actionnariat des dirigeants/salariés/administrateurs. Notre portefeuille cible sera donc constitué principalement de sociétés avec un actionnariat des dirigeants important. Il est de plus de 20% en moyenne pour notre portefeuille cible.

Actionnariat d’industriels ou de Sociétés pharmaceutiques dans les biotechs

Certaines Biotechs peuvent se prévaloir de la présence de grandes sociétés pharmaceutiques ou industrielles à leur capital. C'est par exemple le cas de Cellectis (Pfizer), Inventive (Novo Nordisk)... La présence de ces actionnaires importants doit être prise en compte. En effet, cela traduit une stratégie à long terme dans le but de synergies futures ou de projets complémentaires. C’est clairement un facteur positif que nous retenons dans nos critères de sélection. La moitié des sociétés sélectionnées dans notre portefeuille bénéficient d’un tel actionnariat. Vous pourrez les retrouver dans notre sélection.

Actionnariat BPI (Banque Publique d’Investissement) et fonds d’investissement dans les biotechnologies

La présence de ces acteurs au capital peut être mitigée. L'interprétation qui peut en être faite n’est pas évidente. Tout dépend de la relation que vont entretenir la BPI et les fonds d’investissement avec les équipes dirigeantes et le conseil d’administration. Dans la très grande majorité des cas, les sociétés de biotechnologies ne peuvent se passer de ces acteurs. Les coûts associés à la recherche et au développement sont tellement important qu’il leur faut impérativement trouver des investisseurs pour les financer. L’objectif pour ces fonds d’investissement et même pour la BPI c’est de réaliser des profits le plus rapidement possible tout en connaissant les contraintes propres du secteur des biotechnologies. Ce contexte peut ainsi peser sur les décisions du management. Il faut donc selon nous, impérativement pondérer la présence de ces acteurs avec  un actionnariat de l'équipe dirigeante important pour équilibrer les sphères d’influences au sein de l'entreprise.

Conclusion

Accéder au portefeuille optimisé Biotechnologies françaises PEA-PME.

L’ensemble de ces critères nous a permis de construire notre portefeuille PEA-PME Biotechs Françaises ainsi que les pondérations associées à chaque société. Cette approche statistique pour investir dans les biotechnologies permet une répartition équitable du risque sur la base de principes compréhensibles de tous. Vous pouvez retrouver toutes les informations et notre portefeuille cible avec les 21 sociétés sélectionnées dans le fichier à télécharger (accès réservé aux abonnés). Ce portefeuille offre un panel diversifié de sociétés à différentes étapes du processus de recherche (phases 1, 2 et 3). Nous pourrons comparer dans le temps la pertinence de nos choix en mesurant la performance de ce portefeuille comparativement à l’ensemble du secteur Biotech éligible au PEA-PME mais aussi comparativement aux sociétés que nous n’avons pas sélectionnées sous la forme d’indice similaire.

Votre commentaire apparaitra après modération
Votre email n'est pas publié et sert uniquement à vous contacter
David 2022-04-04 14:13

Très bon article, complet et proposant une méthode permettant d’avoir la meilleure espérance de gain.

Votre email n'est pas publié et sert uniquement à vous contacter
yoann 2022-04-04 14:12

Cet article est, à date, la démarche la plus honnête de sélection des Biotechs que j’aie lu. Merci beaucoup pour ce travail de sélection.

Votre email n'est pas publié et sert uniquement à vous contacter