Quelques réflexions durant cette crise

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Crise du Covid, guerre en Ukraine, autant d'évènements qui nous amènent à nous interroger sur les conséquences à venir

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Simplification de l'état du monde

Les crises sont de bons moments pour prendre du recul et profiter de ces situations hors du commun pour réaliser une critique de certains concepts.

En effet, l'économie est un système complexe composé de millions d’acteurs et il est toujours très délicat, voire impossible, d’attribuer telle ou telle évolution à la modification même d’un seul paramètre. La plupart des analyses sont faites “toutes choses égales par ailleurs”. Évidemment, les interactions économiques ne se font jamais de cette manière et des dynamiques non linéaires ainsi que des boucles de rétroactions rendent ces analyses parfois intéressantes mais difficilement généralisables.

Quand un marché fonctionne normalement, il est futile de chercher à expliquer la baisse du chômage par exemple, seulement par une hausse de la productivité ou une baisse des taux ou des taxes. Toutes ces variables sont liées les unes aux autres et chaque mouvement de l’une entraîne une variation de l’autre.

Cette considérable opacité des phénomènes économiques permet de laisser la place à de nombreuses théories farfelues. Les crises et leurs ajustements violents permettent de massivement simplifier certaines parties du système et donne une meilleure clarté.

Nous allons donc voir ensemble cinq points importants qui peuvent être révélés par cette sorte d'effondrement de la fonction d’onde.

La richesse provient de l'échange

Le confinement a littéralement stoppé la machine économique. Chômage partiel ou total, arrêt des échanges et de la production, et finalement chute de la richesse. Cela doit être un choc pour ceux qui croient encore que la richesse est un grand gâteau de taille à peu près constante que l’on doit se partager!

La richesse provient du travail, de l'échange et de l’accumulation de savoirs depuis des millénaires. C’est d’ailleurs un principe souvent oublié mais si vous voulez devenir riche, la meilleure façon est de fournir de la valeur en résolvant des problèmes et d'agir. Rien ne se passera en passant ses journées devant Netflix.

Revenons à la base

Il existe une méthode très efficace pour éviter de tomber dans le piège des sophismes économiques habituels, cachés par la complexité du monde qui nous entoure. Il suffit de revenir à un système simplifié comme sur l'île de Robinson. Cette simplification extrême permet de réévaluer certains concepts comme le capital, la valeur, la monnaie ou la richesse.

L'histoire de Robinson...

Vous avez certainement déjà entendu cette histoire dans laquelle Robinson décide d’investir son temps dans la conception d’une canne à pêche qui lui permettra d'attraper autant de poisson qu'avant mais dans un temps réduit. Ceci lui permettra ainsi de libérer du temps pour autre chose, de se spécialiser et ainsi d’enrichir les autres habitants de l'île en faisant commerce de son invention. Cette simple histoire permet facilement comprendre de nombreux concepts :

Le capital est la canne à pêche. L’investissement est le refus de la consommation immédiate pour réaliser cet outil. La richesse provient de ce capital nouvellement créé, de l'échange avec les autres habitants qui vont eux mêmes s’enrichir en économisant du temps et enfin du nouveau savoir représenté par cette invention.

Une réduction des échanges implique donc mécaniquement une baisse de la richesse.

Causes et conséquences

Cette première réalisation nous permet de considérer avec une certaine circonspection certains préceptes comme:

  • La décroissance : attendez vous à vous appauvrir
  • L’augmentation des taxes, protectionnisme : augmentation des coûts de frictions. Déshabille Paul pour habiller Pierre. Les deux étant globalement moins riches à la fin.
  • La restriction des échanges (incluant la liberté d’expression) : limitation et frein à la propagation du savoir.

Je ne peux que vous conseiller la lecture des sophismes économiques de Frédéric Bastiat. Ce pamphlet n’a pas pris une ride et vous retrouverez les mêmes préjugés économiques qui nous envahissent aujourd'hui. Vous y trouverez également la fameuse pétition des fabricants de chandelles. Parlez en la prochaine fois qu’un aficionado des politiques de relance keynésienne vous explique la vie. Effet garanti ! On ne crée pas de richesse en détruisant du capital ni en imprimant plus de billets.

La monnaie est créée à volonté

Encore un concept qui peut rendre incrédule certains. Combien de fois ai-je entendu : en France, les caisses de l’Etat sont toujours vides!

Mais qu’avons nous vu ces derniers mois? Des centaines de milliards d’euros et de dollars créés miraculeusement pour “sauver” l'économie.

Mais alors comment se fait-il qu'au beau milieu de la pire période depuis la guerre, l'argent apparaît comme par magie?

La réponse est simple: il n’y a pas de limites à la création monétaire des États.

Cette dernière a plusieurs noms : seigneuriage quand il s’agissait de réduire la quantité de métal précieux dans les pièces ou bien débasement lorsque l’on gonfle la quantité de monnaie disponible érodant ainsi le pouvoir d’achat.

Les questions que les observateurs se sont posées sont ainsi légion:

  • Qui décide de quels secteurs, entreprises ou personnes sauver?
  • Qui va payer cette dette?
  • Cette explosion de la quantité de monnaie va-t-elle faire augmenter les prix?
  • Si l’Etat peut imprimer des billets à volonté, pourquoi dois-je encore payer des impôts?

Toujours les mêmes ... car il n'y a personne d'autre

Toute personne honnête intellectuellement connaît la réponse aux deux premières questions.

Les entités sauvées seront celles qui auront le plus d’impact médiatique à court terme (sans compter évidemment les copains de République) pour les dirigeants en place. Par exemple, il est bien plus bénéfique pour Macron, de sauver quelques milliers d’emplois chez Renault que le même nombre d’artisans éparpillés partout en France.

Le pouvoir des grands groupes et de leurs syndicats est sans commune mesure avec celui du boulanger ou du coiffeur indépendant. Et pourtant ce sont bien eux qui constituent le socle et la majorité de l'économie.

Quant à ceux qui paieront la dette (ou les taxes), c’est vous. Le manque de culture économique dans le pays sur ce sujet est absolument navrant. Combien de personnes pensent encore que les charges patronales, parce qu’elles s'appellent ainsi, sont payées par l’entreprise ou le patron?

Parmi mes amis, nombreux sont ceux qui tombent dans le panneau. Effectivement, un couple avec un ou deux enfants, vivant en région parisienne et gagnant 2500 euros chacun par mois, ne roule pas sur l’or. Et pourtant, ils font partie des 25% les plus riches du pays. Mais ils oublient toujours que leur salaire réel n’est pas 2500 euros mais bien le double!

Votre salaire réel est celui que paie votre employeur. Et ce dernier vous paie effectivement 5000 euros mensuellement (les fameuses charges patronales et autres brimades). La différence va à l’Etat. Le niveau de taxation réel des français n’est donc pas de 45% mais bien plus proche des 70%.

Posez-vous donc la question suivante: Si l’esclavagisme correspond à 100% de confiscation du fruit de notre travail, à partir de quel niveau puis-je me considérer libre? Certainement pas à 70% en tout cas.

Déflation?

La réponse à la troisième question est plus délicate. En effet, des phénomènes aux conséquences contradictoires sont en jeu.

D’un côté, il y a ceux qui tirent les prix vers le bas. Les plus importants proviennent des innovations technologiques et des importations depuis les pays à bas coût de production. Ainsi, ces dernières décennies, le taux d’inflation officiel est resté cantonné aux alentours de 2% à 3% par an. Evidemment, la grande majorité des personnes sait que ce taux ne reflète pas leur réalité. En effet, les produits inclus dans le panier de la ménagère ne représentent qu'une petite partie des dépenses des familles. Le coût le plus important étant évidemment celui du logement. Aussi, les produits utilisés pour calculer ce panier viennent de plus en plus de l’importation. Si nous nous cantonnions à des produits de production française, si tant est qu’il existe encore un producteur, les prix auraient explosé.

On peut donc remercier la Chine de nous livrer des produits peu chers, sans quoi nous ne pourrions clairement pas nous les offrir.

L’autre effet déflationniste est la conséquence de la chute de l'activité. Cette dernière va entraîner les entreprises à vendre à prix cassé pour espérer générer suffisamment de trésorerie afin de survivre.  Ceci devrait entamer une pression générale sur les prix des biens et services (et surement également sur les salaires surtout dans les pays où il n’est pas facile de licencier pour s’adapter à la demande).

Ou inflation?

De l’autre côté, nous assistons à une orgie de création monétaire. Comme nous vous l’avons montré dans l’article concernant les raisons qui nous poussent à acheter du Bitcoin, jamais la quantité de monnaie créée n’a été aussi grande. L’impact de ces politiques dites MMT (Modern Monetary Theory) se fait avant tout sentir sur les prix des actifs. On appelle ce phénomène l'effet Cantillon. C’est ce dernier qui explique en grande partie que le salarié français se retrouve relativement plus pauvre qu’il y a 20 ans.

Avec cette crise, les tentations protectionnistes se sont accrues. Nous avons pu constater que peu de choses étaient produites en France et que la fermeture des frontières était synonyme de pénurie. Ceci risque de déclencher un renchérissement sur deux fronts :  une tension des prix sur les produits importés et sur les produits manufacturés locaux.

La technologie et la production dans des pays à faible coût de main-d'œuvre ont réussi à maintenir les prix des produits raisonnablement bas. Mais si les taxes pleuvent et les traités de libre échange sont rejetés, il faudra s’attendre à un renchérissement significatif général. Notons ici que l'occident se renferme sur lui-même alors que les pays d'Asie s'ouvrent de plus en plus. Nous assistons à un cycle qui se reproduit systématiquement. Le gestionnaire de fonds Ray Dalio l’explique brillamment dans ces grands cycles. Au mois de novembre, le RECP, plus grande zone de libre échange a été créé, constituant 30% de la population et autant de PIB mondial.

Au début de la crise, les prix des produits de consommation ont eu tendance à baisser (hors alimentation). Les ménages ont aussi réduit leurs dépenses en raison de l’assombrissement des perspectives économiques (ceci se voit notamment dans l’augmentation de l'épargne). La pression déflationniste a donc été importante mais avant tout sur le superflu ou les loisirs. C’est ce qui permet aux prix calculés par les instituts de rester stables. Mais la réalité est que les prix des produits indispensables ainsi que ceux des actifs se sont envolés. Cette tendance n’a aucune raison de se retourner.

Une issue pourtant à sens unique

Difficile donc a priori de savoir quel effet sera prépondérant. Et pourtant, il existe une force qui, nous le pensons, sera plus forte que les autres. Celle-ci est la conséquence du système monétaire, lui-même construit pour supporter l’Etat providence. En effet, la caractéristique commune de ces Etats est qu’ils dépensent plus qu’ils ne reçoivent en taxe. Ils dépendent donc de la dette (c'est-à-dire des taxes sur les générations futures). Pour continuer à s'endetter, ils ont besoin du système formé par la couple Banque centrale/réserve fractionnaire qui assure un financement aisé.

Cependant, il n’existe pas de recette magique et cette gabegie s'arrêtera à un moment. Soit par la remontée des taux d'intérêt, c'est-à- dire que plus personne ne veut acheter de la dette. Soit par l'arrivée d’une inflation incontrôlée. L’Etat choisira toujours de pousser l'inflation car c’est une sorte de défaut tolérable et plutôt lent. La déflation est le pire ennemi pour ce système. La déflation, c'est-à- dire le remboursement des dettes, entraîne une disparition rapide de la monnaie en circulation, bloquant rapidement toute l'économie. Les États feront donc tout ce qu'ils peuvent pour éviter ce scénario. L'inflation sera donc au rendez-vous à moyen terme.

Crises reflexions et inflation

Illustration humoristique de l'inflation

Une question fondamentale

Pour la quatrième question, sachez que si l’Etat a le pouvoir d’imprimer des billets, il n’a en réalité aucun besoin de vous taxer avec des impôts supplémentaires. L’inflation étant elle-même une taxe. Elle est aussi une manière de faire défaut sur sa propre monnaie de manière lente et relativement indolore (en tout cas au début). Il s’agit effectivement d’un défaut car les dettes sont payées avec une monnaie dont la valeur décroît.

Ceci vous permet de vous rendre compte de la véritable raison d'être des impôts: un outil d’asservissement.

  • Répression financière pour ceux qui en paient
  • Dépendance des prébendes de l’Etat pour les autres.

Ces mots peuvent sembler forts mais les impôts/taxes peuvent être librement consentis et congruents à l'appartenance à un groupe (en l'occurrence ici à une nation qui nous apporte des services et des garanties). Le principe moral ne me dérange pas. C’est la proportion qui est devenue intolérable, passant de l'obédience au joug.

S’il est compréhensible d’envisager des impôts pour la réalisation des prérogatives régaliennes, sachez que ces dernières ne représentent qu'à peine 20% des dépenses totales du pays.

Une vraie menace pour les systèmes démocratiques

Benjamin Franklin disait:

When people find that they can vote themselves money, that will herald the end of the republic

En français, on traduirait par

le jour où le peuple comprend qu’il peut voter pour de l’argent gratuit, ce sera la fin de la république

Les conséquences de telles politiques sont effectivement potentiellement catastrophiques. Et pour cause, c’est de cette manière que les puissances économiques s’effondrent systématiquement. Il faudra donc être très attentif à ce qui se passe aux Etats Unis avec l'élection de Biden dont une des premières promesses est de distribuer de l’argent magique.

L’Europe est en lente décomposition

Cette crise a révélé, même aux plus aveugles idéologiquement, l'extrême faiblesse de l’Union Européenne. D’abord les principes de solidarité et de libre échange ont été largement mis à mal. Que penser des comportements aussi pitoyables que de saisir des chargements de masques à destination d'autres pays de l’Union ?

Le silence durant cette crise du léviathan régulatoire qu’est devenu Bruxelles a été assourdissant. L’union politique n’a jamais été aussi faible qu'aujourd'hui et le sentiment anti-europe est à son apogée. Les bobos des villes auront bien du mal à conserver longtemps l'idéal du projet européen.

Au fil des décennies, l’Europe est devenue un pachyderme toujours plus gourmand et toujours plus décalé des réalités.

L'avis du peuple?

Les premiers dénis de démocratie sont apparus il y a déjà longtemps, comme en 2005 avec les référendums sur la constitution européenne royalement ignorés en France et aux Pays Bas. La campagne du Brexit a quant à elle réussi et c’est la plus importante défaite de l'Union à ce jour.

Que penser également du nouveau plan de relance européen qui contrevient à tous les traités ? Annoncé comme un énorme succès alors que la France va recevoir 40 milliards au mieux, et en payer 66 ? Joli deal monsieur le Président! Qui plus est, par magie, cet emprunt ne coûtera rien. Oui, ils nous prennent vraiment pour des imbéciles.

Ce deal est à mettre en perspective de celui reçu par les pays ne voulant pas de cet emprunt européen comme la Pologne. Cette dernière recevra beaucoup plus qu’elle ne paiera. Un pays dynamique à envisager pour nos investissements.

Ce dont on peut être certain, c’est que nos dirigeants feront tout pour maintenir le projet européen, peu importe le coût. Et en l'occurrence, ce sera certainement beaucoup plus simple à l'échelon européen car la démocratie est absente à ce niveau et les électeurs n’auront pas leur mot à dire. Ils mettront également des bâtons dans les roues des anglais afin de les punir et de montrer au peuple que la perfide Albion est dans l’erreur, même si cela doit les appauvrir. Sauf que ce scénario semble de moins en moins probable et le Royaume Uni sortira sans aucun doute en meilleure forme que les pays de l’Union. L’Europe va certainement glisser vers une sorte de dictature molle car rien ne l’en empêche véritablement à part le départ de plusieurs autres pays comme l’Italie.

Le système économique est fragile

Certaines parties de notre système de production sont apparues bien plus fragiles qu'imaginées. En effet, nous nous sommes rendus compte de l'extrême dépendance de notre mode de vie aux importations d'origine chinoise. Des lignes de production de voitures entières arrêtés, des médicaments introuvables… car quelques villes étaient en confinement dans l’Empire du Milieu.

Que s’est-il passé? Et bien la réponse est simple. Le France ne produit plus grand chose elle même (en dehors des fonctionnaires, des taxes et des réglementations évidemment). Seuls les produits à haute valeur ajoutée sont fabriqués localement. L’autre méthode peu discutée pour assurer que les entreprises restent en France, car cela voudrait dire que les impôts sont contre productifs (non vraiment?), est celle des subventions. Une société installant ses outils de production sur le territoire se voit dispenser de certaines taxes rendant l’affaire rentable.

Comme Amazon à Châlons sur Saône, monument d’hypocrisie de Montebourg. Ce type de corruption (donner des privilèges à certains pour assurer sa réélection) est évidemment impossible pour les plus petites sociétés qui forment le tissu économique et qui doivent produire ailleurs.Cette fragilité est une conséquence de l'extrême optimisation rendue nécessaire par les contraintes régulatoires et fiscales. Cette tendance rend le système extrêmement vulnérable aux événements rares et aux changements importants. Cependant, dans son ensemble le système de production a aussi montré une réelle capacité d'adaptation à ces nouvelles contraintes. Certes les arrêts des grandes usines dus à des ruptures d’approvisionnement ont été remarquables mais de nombreuses initiatives d'entreprises plus petites ont montré que les solutions venaient souvent d’en bas et non d’en haut.

La science a besoin de sceptiques

Ces dernières décennies, la science a été massivement instrumentalisée à des fins politiques. Les médias traditionnels sont largement responsables de ce phénomène. J’ai été pendant des décennies abonné à plusieurs revues scientifiques. Mais j’ai dû arrêter tellement le contenu était devenu une chambre de résonance à but politique. Chaque découverte devait être envisagée par la perspective de la doxa du moment.

L’exemple le plus flagrant est celui de la science du climat devenue quasiment exclusivement un outil électoral à des fins de contrôle. Hélas, plus les prévisions sont alarmistes voire cataclysmiques moins la licencieuse réalité refuse de plier. Heureusement, la ficelle devient tellement grosse que de plus en plus de personnes se rendent comptent qu’il ne s’agit que d’un moyen grossier d'asservissement. A ce niveau, nos dirigeants nous aident bien en montrant sans complexe, que jamais ils ne s’appliquent les restrictions que le reste de la population doit endurer.

Science is settled !

Une personne qui vous explique que la science est figée ne parle pas de science mais de scientisme. Cette dernière est à la science, ce que l’astrologie est à l’astronomie.

Les retournements  de vestes des gouvernements et des organisations internationales au cours de cette crise l’ont bien montré.

La science ne se décrète pas, ni par les politiques ni par l'opinion publique. N’est scientifique qu’une théorie qui peut être réfutée.

Rappelez vous la lamentable étude du “professeur” Séralini sur les OGM et le fameux roundup. Un torchon même pas digne d’un élève de primaire avec des graphes sans légendes ni graduation, un échantillon tellement petit qu’il est impossible d'en tirer la moindre conclusion… Et pourtant, le plan marketing a été exécuté à la perfection. En plus de l'étude (rétractée depuis évidemment), un livre, des interviews exclusives dans les magazines et les télés et un appel à l’opinion qui finira par déclencher des décisions d’interdiction.

Plusieurs années plus tard, des dizaines d'études ont montré qu’aucun des effets n’a pu être démontré. Oups. Mais le mal est fait.

La science n’est pas dogmatique et doit systématiquement être confrontée à la réalité. Rappelez vous des prédictions des Nostradamus verts vous prédisant l'irrésistible montée des eaux, la disparition des Maldives et des ours polaires avec les glaces des pôles, … Tout ceci évidemment sous couvert de “science”.

No skin in the game

Peu importe si ces prophéties ne se réalisent pas, ils ne paieront pas eux-mêmes les conséquences de leurs actes. On est loin de l'éthique des anciens qui demandaient aux architectes de dormir sous le pont qu’ils avaient construits pour être certain que les intérêts étaient alignés.

En revanche, le prestige et le crédit de la science seront à jamais ternis.

Nous avons déjà fait très fort en France avec des lois votées sous la pression populaire sans aucune analyse des coûts/bénéfices ni même des substituts. Mais cette crise aura noirci encore plus profondément le lustre de la science avec des règles contradictoires et dénuées de sens (à part peut être si l'on veut instituer la défiance et la peur). Que penser des vaccins contre le COVID? Le principe de précaution semble fondamental quant il s’agit d’imposer des masques que l’OMS confirme être inutiles. Mais cette prudence semble inutile quand il s’agit d’un vaccin jamais testé? Rassurez-vous, les laboratoires ont négocié durement pour être exemptés des conséquences néfastes potentielles (je les comprends dans un sens). Et nous savons très bien qu’en France, les politiques ne sont pas soumis aux mêmes lois que les autres. Responsables, mais pas coupables.

Conclusion

Comme le dit Warren Buffet, ce n’est qu'à marée basse que vous découvrez qui nage nu. Ainsi, les crises permettent de simplifier certains phénomènes qui restent noyés dans la complexité en temps normal. C’est donc une excellente opportunité de prendre du recul.

Dans cet article nous avons évoqué quelques sophismes économiques qu’il est bien plus simple de discréditer dans ces circonstances. Cela peut vous servir de repère lorsque vous envisagez un projet. Par exemple, la question de base pour toute entreprise: est ce que je crée de la valeur pour mes utilisateurs ou mes clients?

Points importants pour votre patrimoine

L’autre aspect est qu’il n’y a pas de limites à la création monétaire. Si cette dernière paraît indolore lors des premières décennies ou lors des phases de croissance économique, il arrive un moment où les États et les banques centrales perdent le contrôle. Ce n’est d’ailleurs pas une question de “si” mais de “quand”. Il est possible que nous arrivions à ce moment de l’histoire. Auquel cas, détenir une grosse partie de cash semble être un pari risqué. Risque de dévaluation voire même de saisie! Il en est de même avec les placements type assurance vie en fonds euro. Les États n'hésiteront pas à aller piocher dedans s’il le faut.

Transformer son cash en actifs tangibles même s’ils semblent parfois surévalués en ce moment nous semble être la stratégie à adopter.

L'Union Européenne et par conséquent l’Euro sont plus fragiles que jamais. La France et l'Allemagne sortiront leur carnet de chèque (c’est à dire vos impôts futurs) pour maintenir à bout de bras le projet. Dans cette optique, il y aura quelques gagnants et beaucoup de perdants. Les perdants seront évidemment les contribuables français ou allemands. Les gagnants seront les pays périphériques comme la Pologne, la Hongrie, la Roumanie ou les pays baltes qui négocieront durement leur fidélité. Des opportunités vont donc s’ouvrir dans ces pays et ce sera une méthode simple pour diversifier ses risques tout en restant en Europe.

De la même manière, nous continuons à être optimistes sur le moyen terme pour le Royaume-Uni. Nous avons d’ailleurs lancé une opération immobilière à Londres. Nous partagerons nos connaissances sur cette affaire dans de prochains articles.

Les sujets à venir

Les analyses suivantes sont des leçons qui nous rappellent de conserver un esprit critique sur les choses qui nous entourent. Comme le disait Karl Popper, l’ignorance n’est pas l’absence de savoir mais le refus d'en acquérir. Méfiez vous du scientisme et des promesses trop belles. Ceci est évidemment valable en investissement. Nous avons créé ce site pour vous partager nos réflexions, notre cheminement, nos succès, nos échecs mais surtout nos réalisations. Comme pour la méthode scientifique, une théorie n’a aucune valeur tant qu’elle n'a pas été confrontée à la réalité. Et cette dernière a la dure habitude d'être implacable face aux promesses farfelues. Nous regardons à ce sujet de manière extrêmement dubitative les investissements assortis de moraline et de leurs ornements verts. Nous allons réaliser avec une approche quantitative, une série d'articles sur les investissements socialement responsables et autres lubies du moment.

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Laurent 2022-06-16 06:48

Comme toujours un article complet et bien rédigé permettant d'avoir une perspective un peu différente de ce que l'on peut lire partout ailleurs. Bravo pour l'effort sur la mention des sources, essentiel dans un contexte ou des sujets complexes sont généralement très polarisants. Merci pour le bon travail!

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sven 2022-05-05 12:46

Merci pour cet article qui fait vraiment du bien, et de façon clairement argumentée. Au demeurant, il y aurait intérêt à nous solliciter sur votre opération londonienne...! Excellente journée

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Franck 2022-05-31 09:30

Bonjour Sven, Merci pour votre commentaire! Nous publierons dans les mois à venir un article sur l'immobilier à Londres pour comprendre son fonctionnement ainsi que les possibilités et opportunités d'investissement Bien cordialement